“Gainsboum” dédicace de Robert Pico

Le livre

Ami de Serge GAINSBOURG, Robert Pico dresse le portrait de son père, Joseph Ginsburg, et révèle l’initiation aux arts du futur chanteur.

Le p’tit Pico, chanteur chez “Vogue”, sillonnait les 45 tours et les années 60 avec son pote Gainsbourg. Il a rencontré Joseph Ginsburg, et il nous narre la vie du juif Ukrainien émigré à Paris, Pygmalion de son fils, tout en nous révélant un Gainsbourg jeune, insolite et méconnu…

Ce livre raconte l’histoire d’un mec d’Ukraine, papa du célèbre Gainsbourg, Serge l’appelait affectueusement “Gainsboum”, parce qu’au piano, disait-il, il faisait… “Boum !”

Robert Pico

Partageant sa vie entre la Louisiane et Montauban, Robert PICO a vécu sept ans dans le show-biz à Paris. Auteur-compositeur-interprète, il a enregistré huit disques vinyle 45-tours : Pathé, Vogue, RCA. Il a également composé plusieurs chansons pour d’autres, notamment Alain Delon, Georges Guétary, Bourvil, Régine… Robert Pico a obtenu le « Grand Prix de la Sacem » pour sa chanson La valse de Chopin.

Il a poursuivi une carrière d’écrivain avec une vingtaine de titres publiés chez Denoël, le Rocher, Arléa… etc.

Extrait

En plein sous le décalage aurore, nous ne nous étions pas couchés de la nuit. Nous sortions directement de chez “Régine”, où nous avions bringué en belles compagnies anglaises.

“Papa est le fils que j’aurais voulu avoir !”, m’avait-il dit alors que, barbe naissante, lunettes noires sur le nez, nous prenions notre café-crème à la terrasse ensoleillée d’un bistrot de la Porte Dorée.

—Tu lui causes comme ça à ton crabe ?

—En trente-huit balais, c’était la première fois qu’il m’a foutu une avoinée. “Trou du cul”, ça m’avait échappé. D’habitude il est doux et patient de nature, Papa. Mais hier, surpris par ma réponse – nous parlions de l’égalité entre les hommes -, je lui ai chatouillé le tempérament et, soudain, dans sa tête, un fusible a sauté !”

Particulièrement détendu et en veine de confidences, Serge m’avait parlé de Joseph, son père.

“Incontestablement, il est le mec de ma vie. Chaque homme peut être père ; la difficulté, c’est de devenir papa, et lui, il est mon Pygmalion, notre patriarche, au sens biblique du terme, et je suis en quelque sorte sa création, sa Galatée, dont il est tombé amoureux.

écriture de Serge Gainsbourg

Rencontre croisée entre deux auteur.es

Attention attention, le jeudi 11 mai ce n’est pas un.e mais bien deux écrivain.es qui monteront à bord du Tracteur Savant ! Millie Duyé et Cédric Le Penven se prêteront au jeu d’une rencontre croisée pour nous parler de leurs deux textes qui bousculent les frontières du roman et de la poésie.

Rendez-vous à la librairie pour boire leurs paroles ainsi qu’un petit apéritif.

Cabane

C’est l’histoire d’une petite fille animale et sauvage, plus sanglier que biche, qui n’arrive plus à grandir. Écartée entre deux parents, entre deux maisons, elle construit des cabanes pour survivre à un monde où l’amour n’est ni infaillible ni éternel. La cabane grandit, ses désirs et ses tourments aussi. L’essentiel est qu’elle offre suffisamment d’espace pour accueillir ses tribus, suffisamment d’assurance pour s’y accrocher dans les tempêtes affectives, lorsqu’elle dérive comme un radeau.

Selon Glwadys Marivat, du Monde des Livres, “dans ce fulgurant premier roman, la cabane, c’est le corps, l’imagination et la littérature tout à la fois”.

« Cabane », éditions du Nouvel Attila, 17€

Comédienne depuis dix ans au sein de la compagnie de théâtre Les Entichés, elle en est désormais une des deux directrices artistiques. En 2017, elle écrit et met en scène la pièce Le Renard envieux qui me ronge le ventre qui interroge nos rapports de genre. En 2019 vient Échos ruraux qui met en lumière la politique nationale vis-à-vis des communes rurales à travers le portrait d’une commune du Cher. En 2023, Les Entichés mène une réflexion sur le système scolaire avec la pièce Qu’il fait beau cela vous suffit. Cabane, paru au Nouvel Attila en mars 2022 est son premier roman.

Le journal de Diogène

Ce Journal de Diogène est une réécriture de la vie de Diogène Laërce le cynique, figure de l’antiquité qui vivait dans une jarre en marge de la société au IIIe siècle avec pour seule compagnie sa chienne Arga. Le Diogène de Cédric Le Penven est un clochard philosophe qui vit près d’un centre commercial en bordure d’autoroute. Dans ce monde de parkings, Diogène crache sa détestation de ceux qu’il appelle en dépit de tout ses « frères humains » et dénonce les travers de leur mode de vie. Or, Diogène n’est-il pas un humain? Peut-on regarder l’humanité de haut ? Des rencontres impromptues vont l’ouvrir à la tendresse et lui montrer qu’il « a tort ». Un texte rempli de voracité et de dévoration, un peu cru, un peu fou… et un peu drôle aussi (mais d’un rire qui grince).

« Le Journal de Diogène », éditions Unes, 18€
illustré par Thibaud Bernard-Helis

Si vous suivez nos coups de tracteur, vous connaissez sûrement Cédric Le Penven, spécialiste de l’œuvre de Thierry Metz et « un des plus grands poètes français » selon les mots de Joseph Ponthus ! Si ses deux dernières publications, Verger (2019) et Un Sol trop fertile (2021) avaient à voir avec les arbres, Le Journal de Diogène paru en octobre 2022 amène les lecteurices en bord d’autoroute.

Dédicace de Nathalie Rouanet

Nous avons le grand plaisir d’accueillir Nathalie Rouanet en dédicace pour son livre “Rouge indien”, paru aux éditions Perspective Cavalière. La séance aura lieu devant la librairie, dimanche 7 mai de 10h30 à 12h30.

Rouge indien

Qui était Amrita Sher-Gil, cette femme au destin fulgurant née en Hongrie et morte en Inde, qui portait colliers de perles et manteaux de fourrure dans le Paris des années vingt et qui a peint la vie humble et aride des habitants de Shimla dans une œuvre aujourd’hui considérée comme majeure ?
Dans Rouge indien, Nathalie Rouanet retrace la brève vie d’Amrita Sher-Gil à la manière d’un scénario : son enfance en Hongrie puis en Inde, ses années de formation à Paris, nourries de rencontres illustres au parfum de scandale, et sa fin tragique alors qu’elle n’avait que vingt-huit ans. Par sa création et son mode de vie, cette artiste exigeante, à la sexualité exaltée, a posé les bases de la peinture moderne et de l’émancipation féminine en Inde.

Nathalie Rouanet

Née en France, Nathalie Rouanet vit à Vienne. Elle est traductrice en allemand de Nina Bouraoui, d’Hélène de Monferrand et de Jean-Claude Carrière, et en français de nombreux essais, catalogues d’art, scénarios et sous-titrages. Elle publie régulièrement dans des revues littéraires et se produit sur les scènes de slam et de spoken word sous le nom de Ann Air.
En 2006, elle découvre Amrita Sher-Gil au Musée d’art moderne de Delhi. Le choc esthétique s’accompagne d’une foule d’interrogations sur la vie et sur l’œuvre de cette femme méconnue en Europe. Quinze ans durant, elle réunit les éléments d’une biographie, en consultant notamment ses albums de famille, sa correspondance et son journal. Rouge indien, son premier roman français, redonne vie dans sa flamboyance autant que dans sa vulnérabilité à cette grande artiste parfois présentée comme la Frida Kahlo indienne.

Extraits de “Rouge indien”

Une après-midi de juillet 1948, dans une villa cossue des coteaux de Shimla, une Hongroise du nom de Marie Antoinette Gottesmann-Baktay se suicide avec le pistolet de son mari, un Indien sikh. Dans un film, cet événement tragique n’aurait lieu qu’à la fin. Et nous n’apprendrions les détails que petit à petit, comme moi qui ai fait de longues recherches et reconstitué les fragments de l’intrigue image par image, lettre par lettre, bribe par bribe. Au début, il n’y aurait aucun marqueur de temps ni de lieu. Juste :
EXTÉRIEUR. JOUR.

On entendrait une mélodie de piano, Saint-Saëns ou Gabriel Fauré. Et le doux clapotis d’une pluie de mousson. Un plan large sur une villa à flanc de montagne, tandis qu’apparaîtrait un intertitre :
Sois heureux un instant.
Cet instant, c’est ta vie.
Omar KhayyÂm

(p .9)

Pendant un lent travelling à travers la fenêtre, une musique monte lentement, d’abord c’est juste la mélodie d’un oud et le murmure du musicien. Puis une darbouka commence à marquer le rythme qui s’accélère peu à peu. On voit les collines du sud de Budapest, le Danube. La caméra glisse le long du fleuve. Et tandis qu’on distingue toujours les rires des fillettes, fondu enchaîné sur un paysage fluvial du nord de l’Inde : des lavandières dans des saris couleur corail. Gros plan sur un beau visage de femme portant de grandes boucles d’oreilles et un bindi rouge au front. La soie pourpre qui l’enveloppe scintille dans la lumière du soir. C’est alors que le père dit d’une voix songeuse :

– Oui, c’est ça, en Inde… tout est rouge !
FIN DU PLAN-SEQUENCE

(p.26)

Amrita est au chevalet. Elle porte un ample tablier de peintre noir et des bracelets de perles qui cliquettent à chacun de ses gestes. Ses cheveux sont sommairement attachés en chignon. Le soleil du matin éclaire le fauteuil Récamier couvert d’un drap blanc, où est allongée une jeune fille appuyée sur les coudes, un livre entre les mains, nue sous une étoffe de soie où l’on devine un dragon brodé.

– Écoute ça, Amrita, on croirait qu’il l’a écrit pour toi :

Tes pieds sont aussi fins que tes mains, et ta hanche
Est large à faire envie à la plus belle blanche ;
À l’artiste pensif ton corps est doux et cher ;
Tes grands yeux de velours sont plus noirs que ta chair…
(p.77)

Dédicace d’Olivier Thiébaut

Le monde d’Olivier Thiébaut est empli de rêverie et de poésie. Au détour des objets qu’il collecte, il crée des boîtes qui sont comme des mondes s’ouvrant à nous.
Il nous fait le plaisir de venir en dédicace samedi 22 avril à partir de 14h30. A cette occasion, des œuvres originales de l’artiste seront exposées dans la vitrine et la librairie. Une occasion de voir de près ce monde minutieux et fabuleux.

L’artiste Olivier Thiébaut

« Depuis une trentaine d’années, je cultive d’une certaine manière l’art de remettre en scène les objets obsolètes ainsi que les vieux papiers. Dans mon atelier, je construis des sortes de réserves pour objets perdus ou en voie de perdition que j’appelle boîtes. Ces constructions sont aménagées comme certains reliquaires, avec une vitrine et un cadre. Ma principale activité est de mettre en lumière, en atmosphère, les choses que je vais installer et coller à l’intérieur de ces boîtes. On peut considérer que c’est un vraie forme d’exposition et de mise en valeur où l’objet peut devenir intelligent et entier. Après réflexion je referme avec la vitre, comme le réceptacle d’un temps bien précis où l’on veut montrer les choses, une idée, une impression, un sentiment, un souvenir.. Dans ce travail, je me place là en chercheur de sens à la vie, en chercheur de poésie, en chercheur de vérité dans l’observation de la nature qui m’entoure.

Le charme de la mise en boîte est toujours un secret pour moi, car je porte encore aux poussières et aux vieilles plumes un intérêt d’archéologue, avec cela je peux inventer des mondes, des espèces d’espaces qui enseignent le pouvoir de la poésie sur les choses humaines. » O. Thiébaut

Ses œuvres

Conférence sur les momies

Les momies vous fascinent depuis toujours ? Vous souhaitez échapper au pourrissement ?
Alors, venez rencontrer Patrice Georges-Zimmermann ! Cet archéo-anthropologue vous fascinera, c’est certain ! Commissaire scientifique de l’exposition “Momies” visible actuellement au Muséum de Toulouse, il nous présentera l’ouvrage édité en cette occasion et répondra à vos questions.
Rendez-vous Salle des Congrès de la mairie le vendredi 28 avril à 19h.

Patrice-Georges-Zimmermann

Patrice Georges-Zimmermann est ingénieur chargé de recherches, archéo-anthropologue, responsable d’opérations d’archéologie préventive à l’Inrap et membre de l’UMR 5608 du CNRS. Il est également membre de la Cellule d’intervention sur les structures archéologiques profondes (Cisap). Impliqué dans les problématiques d’archéologie forensique (application des méthodes de l’archéologie dans des contextes criminels de recherche et de découverte de corps enfouis illégalement) depuis des années, il intervient régulièrement en tant qu’expert judiciaire près la cour d’appel de Toulouse au profit de la Gendarmerie nationale. Il est également engagé dans un programme de formation et de recherche auprès de la Fouille Opérationnelle Spécialisée du 17ème Régiment du Génie Parachutiste (FOS17).

Momies

Temps suspendus, temps éternels, temps corrupteurs ou préservateurs…
La course du temps et le désir de la ralentir s’inscrivent en filigrane de l’exposition « Momies, corps préservés, corps éternels » du Muséum de Toulouse et de cet ouvrage de la collection ExpoVerso. Qu’il s’agisse de momies artificielles, témoins de rites funéraires anciens, de momies naturellement formées dans des contextes environnementaux particuliers, ou de momies utilisant des techniques contemporaines, elles interrogent toutes notre rapport à la mort, à la conservation des corps et notre désir universel d’éternité.
Cette exposition offre une belle occasion d’explorer les croyances, pratiques symboliques et techniques bien au-delà de l’Égypte antique, à travers de nombreuses disciplines : archéologie, thanatopraxie, médecine légale, ethnologie, biologie… au sein d’un vaste spectre de cultures du monde.

Santé au travail et luttes de classes

A l’heure où la retraite s’éloigne à l’horizon, la santé au travail est une donnée fondamentale. A ce titre, nous avons le grand plaisir d’accueillir Philippe Saunier pour la présentation de “Santé au travail et luttes de classes” édité aux éditions Syllepse.
La rencontre aura lieu à la librairie !

Le livre

Le contrôle de la santé et de la sécurité des conditions de travail est un enjeu depuis le 19e siècle. Des règles avaient progressé, inséparables du développement de l’implantation de délégué·es du personnel chargé·es de suivre cette question dans les entreprises. La loi de 2016 y porte un coup très grave. Ce livre restitue des savoirs collectifs, pour que cette lutte se poursuive.
Le livre nous offre un tableau des principaux risques : souffrances psychiques, troubles musculosquelettiques (TMS), progression du travail de nuit, cancers, pollutions… La rage perce : pour les perturbateurs endocriniens et les pesticides, l’alerte date de soixante ans maintenant. Montrant les mensonges et les dissimulations de rapports officiels, l’auteur se soucie des « beaux outils à réparer » : inspection du travail, médecine du travail, comités hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT) et, bien sûr la Sécurité sociale.
Après les accidents industriels d’AZF (Toulouse) et de Lubrizol (Rouen), l’auteur présente les possibilités et les nécessités d’un combat commun entre organisations syndicales et associations de riverains. Il indique les scandales qui pourraient bien éclater à cause des effets des radiations ionisantes cachées aux victimes.

“Santé au travail et luttes de classe, vécu et analyse d’un ouvrier syndicaliste”, éd. Syllepse, 12 €.

L’auteur

Philippe Saunier a été embauché comme ouvrier en 1977 dans une raffinerie de pétrole en régime de posté à feu continu. Il y fera toute sa carrière.
Il a reçu en 1982 son premier mandat, de ce qui s’appelait alors le Comité hygiène sécurité (CHS). Il a été longtemps l’un des responsables CGT de la zone industrielle du Havre, ainsi que du département, ce qui lui a permis d’accumuler de l’expérience sur les questions de santé au travail dans d’autres professions que la sienne.
Sous l’étiquette de son syndicat, il détiendra vingt-cinq ans un mandat à la Sécurité sociale sur la prévention et au ministère de l’environnement sur les risques industriels.
Il participe aussi à la vie associative pour la défense des victimes de l’amiante et au sein de l’association Henri Pézerat, Santé, Travail, Environnement. Il est toujours l’un des animateurs d’un collectif sur la santé au travail qui englobe les risques industriels et l’environnement.
C’est à partir du vécu du terrain qu’il tire ses analyses. C’est l’originalité de ce livre, une sorte de preuve par neuf de l’existence de cette lutte de classe qui touche les conditions de travail, comme le reste.
Il est également co-auteur avec Rémy Jean de “AZF/Total, responsable et coupable : histoires d’un combat collectif”, Paris, Syllepse, 2018.

Le livre, plus en détail

Voici un livre qui, pour une fois, n’est pas écrit par un expert qui examine la vie des autres. Il est le fruit de 40 ans de militantisme dans une raffinerie de pétrole et interprofessionnel. Il est émaillé d’une cinquantaine d’exemples concrets.
L’objectif de l’auteur est de neutraliser des idées reçues qui concernent l’évolution de la santé au travail. Comme le fait qu’il y aurait des avancées automatiques du fait des progrès des connaissances et des sciences et techniques ou que nous serions « Tous sur le même bateau”, la sécurité étant l’affaire de tous, sans oppositions d’intérêts.
Dans cet ouvrage, l’auteur montre que certaines données sont faussées sur le nombre des accidents du travail et les maladies professionnelles, ainsi que sur leurs causes.
Des aspects sont approfondis, notamment l’invisibilité des dégâts humains, la précarité les causes des problèmes de santé comme les cancers. Sont aussi traités la souffrance au travail, la pénibilité, le travail de nuit, en poste isolé, le télétravail, la crise sanitaire, la mesure des expositions, les addictions, la mondialisation.
Différents organismes de contrôle, inspection du travail, médecine du travail, rôle de la sécu, etc. sont mis en revue.
Un chapitre concerne les risques industriels et environnementaux, abusivement séparés des risques du travail. Les similitudes entre Lubrizol et AZF sont aussi analysées.
Et cela dans un contexte de luttes.

Coups de tracteur #19

Littérature

Un style fort et tranchant. Un livre qui ne laisse pas de marbre. Constance Debré choque. Elle pulvérise tout sur son passage et elle, la première.

“Nom” de Constance Debré, éd. J’ai lu, 7€

En préambule du livre, Marie Rebour écrit “En tant que victime, j’ai longtemps cherché un texte sur les véritables conséquences de l’inceste. Je n’ai pas trouvé ce livre, alors je l’ai écrit”.

Dans ce roman, tour à tour, la narratrice parle de Marie et son bouclier prend la parole. Ce pas de côté permet d’appréhender les mécanismes de défense mis en place par les victimes d’inceste.

Une véritable trouvaille littéraire qui en fait un livre fort et éclairant. Une réussite.

“Le bouclier de Marie” de Marie Rebour, éd. Philippe Rey, 189 p., 18€

Attention, c’est trash et cru. Âmes sensibles s’abstenir. En effet, sous ce long titre se trouve un texte marquant, qui nous emporte loin dans les entrailles du personnage. Toujours à la limite du supportable par les sujets traités, l’écriture évolue vers la poésie et l’apaisement.
Ce livre est un cri du cœur, une blessure, une abrasion et, au-delà du choc lors de la lecture, il révèle une grande écrivaine.
Un roman à lire avec l’accent québécois pour adoucir sa violence.

“Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok” de Michelle Lapierre-Dallaire, éd. du Nouvel Attila, 17€

Fantômes, revenant.es, sorcières, adolescent.es rebelles, fantasmes morbides : entre horreur et poésie, ces textes comme des (mauvais) rêves captivent par des thèmes et des ambiances singulières. Un recueil de nouvelles qui se dévore comme un roman et laisse derrière lui un goût bien étrange…

“Les Dangers de fumer au lit” de Mariana Enriquez, éd. du Sous-Sol, 21

BD

À partir d’une photographie prise durant le conflit et retrouvée en 1961 par le mari de Léo, Mayana Itoïz évoque le destin contrarié de sa propre grand-mère, dans un magnifique récit porté par un graphisme pictural subtil et une narration tout en légèreté.

Une BD subtile et touchante.

“Léo en petits morceaux”de Mayana Itoïz, éd. Dargaud, 178 p. , 27€

Chouette, une nouvelle BD de Florence Dupré La Tour ! Si vous avez aimé “Pucelle”, vous ne serez pas déçu.e.s par ce nouvel opus. L’artiste y replonge dans son enfance, avec ses singularités liées à la gémellité. Tout en restant dans l’autodérision, une tension monte tout au long de l’ouvrage. C’est drôle et acide. C’est du Florence Dupré La Tour, quoi !

“Jumelle” de Florence Dupré La Tour, éd. Dargaud, 20,50€

Dans ce roman graphique l’autrice retrace l’histoire de sa sexualité. Une histoire marquée par la violence malheureusement trop banale des agressions, comme par celle des clichés et des injonctions liés à une culture de la performance et de l’hétéronormativité.
Les dessins doux et raffinés de Julie Delporte nous plongent dans les méandres de ses réflexions et ressentis. C’est beau et doux, malgré tout.

“Corps vivante” de Julie Delporte, éd. Pow Pow, 27€

BD jeunesse

Un mal étrange s’empare des habitantes et habitants du village d’En-Haut, qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Mycène, jeune herboriste, va devoir y remédier et pour cela collaborer avec son ennemi de toujours…

Cette BD est une quête peuplée de personnages drôles et originaux, illustrée par des dessins frais et enchanteurs.

A partir de 9 ans

“Le temps des ombres” de David Furtaen et Pauline Pernette, éd. de la Gouttière, 15,70€

Littérature jeunesse

Otto est un oiseau désespéré : il a raté la Grande Migration ! Il se retrouve bloqué en ville pendant l’hiver alors qu’il devrait être avec ses compagnon.nes en train de se dorer la pilule au soleil. Pour couronner le tout, il se fait voler sa clarinette à laquelle il tient tant ! Tout va mal, jusqu’à ce qu’un étrange guide lui tombe entre les mains et lui fait découvrir l’hiver comme il ne l’avait jamais vu.
Un roman d’enquête qui donne envie de profiter des petits plaisirs de la vie !

A partir de 9 ans

“Que fait-on quand il pleut?” de Ralph Doumit, éd. Hélium, 14,90€

Voici deux coups de cœur de Chloé !
Le crépuscule des Urmes est une quête fantastique haletante située dans le Pays de Galles qui emprunte à la tradition tzigane. Tout au long du livre, de nombreuses thématiques seront explorées : tolérance, lien avec la nature, destinée… Le lecteur se plongera avec délice dans un contexte peu exploré habituellement dans le roman fantastique.

“Le crépuscule des Urmes” d’Arnaud Druelle, t1, éd. Gulfstream, 341 p., 17,50€

Dans Le dernier lion d’albâtre, le lecteur est entraîné dans une épopée mythologique, peuplée d’héroïnes attachantes et inspirantes.
Foncez vers ces aventures mêlant histoires d’amour queer et féminisme !

“Le dernier lion d’albâtre” de Dana Chalys, éd. Gulf Stream, 528 p., 21€

Albums jeunesse

Accompagné de dessins somptueux, le lecteur se laisse bercer par cette histoire drôle et décalée.

Un petit bijou d’humour qui plaira aussi aux grands !

A partir de 4 ans

“Le monstre du lac” de Leo TImmers, éd. Cambourakis, 15€

Avouez-le, vous avez toujours rêvé de savoir ce qu’il y a vraiment à l’intérieur d’un volcan, d’une prise électrique ou d’un caillou.
C’est chose faite avec cet album malicieux et réjouissant ! Et vous saurez pourquoi, il ne faut pas laisser d’appareils branchés la nuit.

A partir de 6 ans

“A l’intérieur” de Jean-Baptiste Drouot, éd. Little Urban, 15,90€

Jardin-forêt, permaculture, Rémi Kulik passe sur le grill !

A l’occasion de la parution de son livre “Jardin forêt” que nous attendions avec impatience, Rémi Kulik a accepté de se soumettre au feu de nos interrogations. Nous lui avons préparé une salve de questions aux petits oignons. Comme il va y avoir pleiiiin de monde, on a réservé la salle des Congrès de la mairie (salle du rdc). Elle est moins chipounette que la librairie mais on y sera plus à l’aise.

Réservez vite la date du samedi 25 mars à 18h !

L’auteur

Rémi Kulik est jardinier et pépiniériste. Il est un ami et soutien de longue date du Tracteur Savant !

Il anime la chaîne Youtube Le Jardin
d’Émerveille
sur laquelle il partage son éthique de travail, respectueuse de cette nature qui nous nourrit à tous les niveaux.

Le livre

Le jardin-forêt est non seulement une démarche vers l’autonomie alimentaire, mais surtout une solution pour favoriser la biodiversité ou la régénération des sols.
Rémi Kulik a planté ses premiers arbres il y a quinze ans et ce que lui offre aujourd’hui son jardin-forêt dépasse de loin ses espérances.
Il donne dans ce livre les clés théoriques pour comprendre les fondements de cet
écosystème complet, du sol à la plante en passant par la biodiversité.
Il accompagne ensuite les jardiniers (débutants ou confirmés) pour concevoir
et créer un jardin-forêt : par quoi commencer, les différents aménagements,
préparer le sol, produire des plantes et les planter, booster la fertilité, intégrer l’élevage, favoriser la biodiversité et entretenir son jardin-forêt.
Un livre très complet pour créer son propre éden nourricier et vivant !

Préface de Marc-André Sélosse, biologiste et professeur au Muséum.

Rémi Kulik “Le guide Terre vivante du jardin-forêt”, 288 pages – 35 € – éd. Terre vivante

Extraits du livre

Apéro-rencontre avec Louise Mey

Nous avons la grande joie d’accueillir Louise Mey, autrice de polars féministes (mais pas que), pour une rencontre autour de son dernier livre “Petite sale”. La rencontre aura lieu autour d’un verre, à la librairie, jeudi 9 février à 18h30.

Petite sale

Avec ce roman noir rural, Louise Mey raconte comment une disparition peut révéler les pires jeux de pouvoirs, entre violences de classe et violences de genre.

La terre est riche. Parfois, elle y pense – la terre est riche. La boue est riche. Elle pas. Tout le monde est plus riche qu’elle, même la boue.
Catherine est pauvre. Catherine fait sale. Catherine parle peu. Elle n’aime pas qu’on la regarde – les filles qu’on regarde ont des problèmes. Au Domaine où elle travaille, elle fait partie de ces invisibles grâce à qui la ferme tourne.
Monsieur, lui, est riche. Il ne parle pas non plus – il crache ou il tonne. Et il possède tout.
Mais quand sa petite-fille de quatre ans disparaît ce jour glacé de février 1969, Monsieur perd quelque chose d’une valeur inestimable.

Dans cette vallée de champs de betterave, où chaque homme et chaque femme est employé de près ou de loin par Monsieur, deux flics parisiens débarquent alors pour mener l’enquête avec les gendarmes.
Car une demande de rançon tombe. Mais le village entier semble englué dans le silence et les non-dits.  Personne ne veut d’ennuis avec Monsieur. À commencer par Catherine. Catherine qui se fait plus discrète et plus invisible encore. Catherine qui est la dernière à avoir vu la petite…

“Petite sale” de Louise Mey, éd. Lattès-Le Masque, 378 p., 21,50€

Louise Mey

Louise Mey est une écrivaine féministe française, autrice de romans policiers.
Elle met en scène dans ses romans policiers les violences faites aux femmes, viol, harcèlement, agression sexuelle, notamment dans “Les Ravagé(e)s” et “Les Hordes invisibles“.
En 2020 elle est lauréate du prix sang d’encre des lycéens avec “La Deuxième Femme” (Editions du Masque) , un roman noir qui parle d’emprise et évoque les cas de féminicides. Ce livre, sélectionné pour le Prix Landerneau, est un grand succès de librairie (et un gros coup de tracteur !).
Elle écrit également pour le théâtre (Chattologie – Courte conférence en gestion des flux) ainsi que des ouvrages pour la jeunesse (“Sam et le Martotal “,”La Sans-Visage” et de la bande dessinée “Coquillettes et Crustacés”.
En janvier 2023, elle sort Petite Sale, un récit dans le Nord de la France qui illustre la violence de classe et la violence de genre.
Louise Mey vit à Paris.

Dans la presse

Louise Mey, le 12 janvier à Paris. (Camille McOuat/Camille McOuat pour Libération)

Bibliographie de Louise Mey

  • Les Ravagé(e)s, éd. Fleuve noir, 2016
  • Chattologie, éd. Hachette pratique, 2016
  • Embruns, éd. Fleuve noir, 2017
  • Les Hordes invisibles, éd. Fleuve noir, 2018
  • Le jour du vélo rouge, éd. Lapin, 2019
  • Kara, 1er trimestre – Coquillettes et crustacés, Éditions Monsieur PopCorn, 2019
  • La Deuxième femme, éd. Le Masque, 2020
  • Ceci est mon corps, éd. Rageot, en partenariat avec Causette (Collectif : Faïza Guène, Louise Mey, Ana Cuxac, Ovidie, Lauren Malka, Alizée Vincent), 2020
  • La Sans-Visage, éd. L’école des Loisirs, 2020
  • Sam et le Martotal, éd. La Ville Brûle, 2020
  • Mystère et Pyjamas-chaussettes, éd. Nathan, 2021, 2022
  • L’orage qui vient, éd. La Ville Brûle, 2022
  • Petite Sale, éd. Lattès-Le Masque, 2023

Le site de Louise Mey

http://louisemey.com/