Écrire le corps et l’intime en bande dessinée

Rencontre croisée entre Julie DELPORTE et Léa CASTOR, samedi 8 juillet à 11h, animée par Elsa DORLIN

En partenariat avec la médiathèque Amélie Galup, nous avons la grande joie de recevoir Julie Delporte pour « Corps Vivante » et Léa Castor pour « Cher Blopblop ». La rencontre sera animée par Elsa Dorlin et aura lieu à la médiathèque Amélie Galup. Gratuit uniquement sur réservation.

Dans Corps Vivante, roman graphique éblouissant, Julie Delporte retrace l’histoire de sa sexualité, marquée par la violence , les clichés et les injonctions liées à la culture hétéronormative. Léa Castor, avec Cher Blopblop, explore avec justesse et complexité le sujet de l’IVG, dans un tourbillon de couleurs et d’émotions.

Deux autrices qui évoquent dans une perspective féministe le corps et l’intime de manière remarquable dont la rencontre sera animée par Elsa Dorlin, philosophe féministe.

GRATUIT SUR RESERVATION. Pour les parents qui n’ont pas de mode de garde, un atelier lecture pour enfants sera proposé par Isabel pendant la rencontre.

Pour réserver : 07 82 55 72 27 ou letracteursavant@gmail.com ou 05 63 68 22 34 ou mediatheque.stantonin@orange.fr

Lieu : Médiathèque Amélie Galup à Saint-Antonin-Noble-Val

Julie Delporte

Julie Delporte est une autrice et artiste multidisciplinaire née en France en 1983. Elle vit maintenant à Tiohtiá:ke / Montréal. On lui doit plusieurs romans graphiques publiés aux Éditions Pow Pow, dont Journal et Moi aussi je voulais l’emporter. Elle a également fait paraître un album jeunesse, Je suis un raton laveur (La courte échelle) et un livre de poèmes illustrés avec des gravures à l’eau-forte, Décroissance sexuelle (L’Oie de Cravan). Corps vivante est son plus récent livre.

Il lui arrive d’écrire des essais littéraires, de réaliser des illustrations pour divers magazines et maisons d’édition et de collaborer à des publications collectives. En parallèle de tout ça, Julie Delporte explore différentes techniques d’impression (sérigraphie, risographie et gravure), crée des fanzines, donne des ateliers de création et fabrique des pièces en céramique.

À 35 ans, après avoir surligné de toutes les couleurs son exemplaire de La pensée straight de Monique Wittig, Julie Delporte arrête de porter des robes et prend son avenir en main.
Dans ce roman graphique qui fait suite à Moi aussi je voulais l’emporter, l’autrice retrace l’histoire de sa sexualité. Une histoire marquée par la violence malheureusement trop banale des agressions, comme par celle des clichés et des injonctions liés à une culture de la performance et de l’hétéronormativité.

“Corps vivante” de Julie Delporte, éd. Pow Pow, 27€

Léa Castor

Illustratrice et autrice de bandes dessinées, Léa Castor aborde son travail dans une perspective féministe avec l’envie d’ouvrir à la bienveillance et à la sororité. Elle a publié ses deux premières BD Corps à cœur Cœur à corps (2019) puis Pas prêtes à se taire (2021) aux éditions Lapin. Elle a également publié la bande dessinée Les décodeuses du numérique aux CNRS Éditions en 2021.

Léa aime embarquer son lectorat dans ses questionnements, sa vulnérabilité et ses contemplations. Cher Blopblop, lettre à mon embryon est sa première fiction en tant qu’autrice et dessinatrice.

« Deux barres sur un bout de plastique plein de pisse. C’était ça, l’annonce de toi en moi. J’ai eu l’impression qu’elles avaient le pouvoir d’arrêter le temps, puis de le rendre insupportable. Beaucoup de choses se sont brisées face à ces deux minuscules barres. Ma conviction stupide que ça ne m’arriverait jamais, mon rêve d’une grossesse désirée et heureuse. Tout ça, remplacé par une forme de désespoir. »

Solitude, peur, incompréhensions et violences médicales… Dans un tourbillon de couleurs et d’émotions, Léa Castor brise le tabou de l’IVG.

“Cher Blopblop” de Léa Castor, éd. Leduc Graphic, 20€

Elsa Dorlin

Elsa Dorlin est philosophe, professeure de philosophie contemporaine à l’université de Toulouse Jean Jaurès.
Elle est notamment l’autrice de :
Sexe, race, classe : pour une épistémologie de la domination, éd. PUF, 2009
Elsa Dorlin et Éric Fassin (dir.), Reproduire le genre, éd. BPI, 2010
Feu ! Abécédaire des féminismes présents, éd. Libertalia, 2021

Coups de tracteur #20

Littérature

Autour du témoignage d’une thanatopractrice nommée Gabriele et d’extraits de l’émission télévisée de Vis ma vie de thanatopracteur, Amandine Dhée tisse une importante réflexion sur la mort (sur la vie!) qui mêle poésie, drôlerie et philosophie.
Un livre qui se dévore mais qui fait réfléchir longuement et qui reste en nous pour toujours !

“Sortir au jour” d’Amandine Dhée, éd. La Contre Allée, 16€

A travers les archives photographiques de son père, Marisa Cornejo retrace l’histoire de son exil. Sous-titré “Une archive d’artiste soustraite au terrorisme d’État”, ce livre aborde le traumatisme de la dictature militaire d’Augusto Pinochet au Chili et ses conséquences sur la vie de la famille Cornejo. Si le sujet paraît complexe, le livre est tout à fait accessible, notamment grâce à une écriture factuelle qui parvient à toucher profondément son lectorat.

“L’empreinte” de Marisa Cornejo, éd. art&fiction, 24€

« Qu’est-ce que l’exil ? » Il est minuit en plein hiver 1997 et la petite réception […] se poursuit entre conversations et shots de tequila, lorsque cette question m’est soudain adressée. J’ai alors la sensation d’être engloutie par la terre. […]

Pour moi l’exil, c’était jouer pendant des heures avec mon frère à construire des véhicules où nous pouvions embarquer nos ours en peluche et tous nos jouets, nous déplacer tous ensemble et nous arrêter n’importe où, sans avoir à abandonner l’un d’eux derrière nous… (p.29)

Par quel prodige Gilles Marchand s’y prend-t-il pour nous remuer le cœur et les tripes et, qu’une fois le livre refermé, on n’ait qu’une envie : recommencer la lecture ? Éblouissant !

“Le soldat désaccordé” de Gilles Marchand, éd. Aux Forges de Vulcain, 18€

Ce texte est une réécriture du mythe grec de Pygmalion, le sculpteur tombé amoureux de sa création, raconté du point de vue de Galatée. Madeline Miller lui redonne ici voix et conscience, de manière presque politique.

“Galatée” de Madeline Miller, éd. Calmann-Lévy, 6,90€

Poésie

Mon Corps de ferme propose l’exploration d’une enfance passée dans une exploitation laitière bretonne. Cette exploration se fait entre données chiffrées de l’histoire de l’agro-alimentaire et intimité de la famille et du corps de la poétesse. Une poésie rare, à la fois avare de mots, lourde et légère de (doubles)-sens. Attention, lecture coup de poing qui éclate tous les clichés du milieu rural !

“Mon corps de ferme” d’Aurélie Olivier, éd. du Commun, 11€

Moi qui avais pris l’habitude, cachottière de naissance,

de faire les choses par-derrière, me voici sommée

d’en faire toute une histoire

Pour aider mon corps de ferme, je pars à la recherche

d’informations officielles

Essai

Dans ce court essai, Blandine Rinkel interroge ce qui fait la spécificité d’un être humain, avec ses failles et ses contradictions mêlées. Une ode aux convictions et à l’incertitude.

Vivifiant.

“A-t-on encore le droit de changer d’avis ?” de Blandine Rinkel, éd. Alt, 3,90€

Littérature jeunesse

Dans cet album, vite, il faut aider nos héros à échapper aux griffes d’une infâme sorcière ! Mais il faut prendre le temps de scruter chaque image pour trouver des indices.

C’est joyeux et ludique et ça permet de regarder plein de petits détails qu’on adore.

“Comment ratatiner la sorcière du quartier ?” de Catherine Leblanc et Roland Garrigue, éd. Glénat Jeunesse, 14,50€

Le livre qui donne envie d’avoir peur !

On frissonne de la joie d’avoir (un peu) peur à chaque page. Et les illustrations vivantes et expressives sont un régal !

“Le livre qu’il ne faut pas ouvrir (sous aucun prétexte !) de Steve Patschke et Roland Garrigue, éd. Glénat Jeunesse, 12,50€

Le conte du petit chaperon rouge revisité de manière désopilante. Voilà qui ravira petits et grands ! Le tout traité avec de splendides illustrations.

“La cape magique” de Nadine Brun-Cosme et Sibylle Delacroix, éd. Kaléidoscope, 13,50€

Avec ses illustrations magnifiques invitant à la contemplation, cet album d’une grande douceur est un hymne à la patience et à l’enthousiasme.

A lire avant de partir en vacances !

“Montre-toi montagne !” de David Wautier, éd. Le Diplodocus

Voici un magnifique album sur l’amitié. 

À sa lecture on ressent de la douceur, de l’apaisement avec un brin de mélancolie. 

“Le chant des grands bateaux” de Nadine Brun-Cosme, éd. Courtes et Longues, 22€

Un petit livre idéal pour les premières lectures (et qui comprend une suite pour celles et ceux qui tomberaient sous le charme de Thérèse Miaou).

Les aventures de THÉRÈSE MIAOU, chatte caractérielle, vous feront bien rire. 

“Moi, Thérèse Miaou – Jamais vu un cadeau aussi nul !” de Gérard Moncomble et Frédéric Pillot, éd. Hatier Jeunesse, 5,50€

“Une vieille odeur de haine”, dédicace de Bernard Ariès

Le dimanche 25 juin de 10h30 à 12h30, l’auteur Bernard Ariès est à la librairie pour dédicacer son livre, “Une Vieille odeur de haine” qui se déroule dans le Tarn !

Le livre

Dans nos villages aussi on a de beaux assassinats. Évidemment lorsque c’est vous qui découvrez le cadavre, chez vous, cela vous interroge beaucoup sur le pourquoi du comment et puisque l’on est retraité et encore un peu agile de la tête et des jambes, on cherche à comprendre ce qui est venu perturber cette région et ses habitants. Cette femme, je la connaissais un peu et parce que je la connaissais j’ai voulu comprendre ce lui était arrivé. Évidemment cela m’a entraîné assez loin du Tarn et assez loin de notre époque. Le doigt dans l’engrenage, on finit par retrouver dans la fureur des guerres qui ont traversé notre petite Europe, une certaine vérité. Mais on revisite aussi l’immensité des crimes du siècle passé. Cette vérité est amère et ma génération restera hantée par ce XXe siècle des horreurs. Enfin, une fois la vérité révélée, il s’agit de savoir qu’en faire…

L’auteur

Bernard Aries est né en Ardèche en 1950. Passionné par la poésie de Gaston Couté, Brassens, Leprest, il écrit et chante ses chansons tout en écrivant son premier roman, qui se déroule dans le Tarn où il réside depuis une vingtaine d’années.

Papa ou Le Francky, dédicace de Camille Blandin

Figure montante de la bande dessinée humoristique, Camille Blandin nous fait l’honneur de (re)venir à la librairie pour dédicacer son nouveau livre, “Papa ou le Francky” publié aux super éditions Exemplaire. Ça se passe le dimanche 18 juin de 10h30 à 12h30 et ça fera un excellent cadeau de fête des pères !

Camille Blandin

Diplômé en graphisme aux Beaux-Arts de Toulouse, Camille Blandin est plus connu sous le nom de @strrripclub, son compte instagram où il publie régulièrement des strips de BD humoristiques. En mai 2022 sortait un recueil de ces strips intitulé “Rien à feutre” qui nous régalait par ses couleurs et son côté trash. Il vit et travaille à Toulouse où il mène plein de projets autour de l’illustration !

Papa ou le Francky

Mon papa, il est professeur de maintenance industrielle. Avant, il était mécano. Il sait réparer des voitures, fabriquer des poêles à bois double combustion, il a huit ponceuses différentes, plus encore de perceuses, il a une passion pour le scratch parce que c’est pratique, il porte des chaussures de sécurité pour la sécurité, il fait des trous dans les chaussettes quand il n’y laisse pas des bouts de béton, il fait pousser des citrouilles et des carottes, il ne sait pas trop utiliser son smartphone, il accroche tout avec du fil de fer (parce que c’est pratique aussi), il a un camion, il aime aller à la déchèterie, il a le même t-shirt en mille exemplaires. 

Le Francky, c’est un papa unique en son genre, et à la fois un papa comme les autres qui fait des trucs de papas.

Extraits

“Gainsboum” dédicace de Robert Pico

Le livre

Ami de Serge GAINSBOURG, Robert Pico dresse le portrait de son père, Joseph Ginsburg, et révèle l’initiation aux arts du futur chanteur.

Le p’tit Pico, chanteur chez “Vogue”, sillonnait les 45 tours et les années 60 avec son pote Gainsbourg. Il a rencontré Joseph Ginsburg, et il nous narre la vie du juif Ukrainien émigré à Paris, Pygmalion de son fils, tout en nous révélant un Gainsbourg jeune, insolite et méconnu…

Ce livre raconte l’histoire d’un mec d’Ukraine, papa du célèbre Gainsbourg, Serge l’appelait affectueusement “Gainsboum”, parce qu’au piano, disait-il, il faisait… “Boum !”

Robert Pico

Partageant sa vie entre la Louisiane et Montauban, Robert PICO a vécu sept ans dans le show-biz à Paris. Auteur-compositeur-interprète, il a enregistré huit disques vinyle 45-tours : Pathé, Vogue, RCA. Il a également composé plusieurs chansons pour d’autres, notamment Alain Delon, Georges Guétary, Bourvil, Régine… Robert Pico a obtenu le « Grand Prix de la Sacem » pour sa chanson La valse de Chopin.

Il a poursuivi une carrière d’écrivain avec une vingtaine de titres publiés chez Denoël, le Rocher, Arléa… etc.

Extrait

En plein sous le décalage aurore, nous ne nous étions pas couchés de la nuit. Nous sortions directement de chez “Régine”, où nous avions bringué en belles compagnies anglaises.

“Papa est le fils que j’aurais voulu avoir !”, m’avait-il dit alors que, barbe naissante, lunettes noires sur le nez, nous prenions notre café-crème à la terrasse ensoleillée d’un bistrot de la Porte Dorée.

—Tu lui causes comme ça à ton crabe ?

—En trente-huit balais, c’était la première fois qu’il m’a foutu une avoinée. “Trou du cul”, ça m’avait échappé. D’habitude il est doux et patient de nature, Papa. Mais hier, surpris par ma réponse – nous parlions de l’égalité entre les hommes -, je lui ai chatouillé le tempérament et, soudain, dans sa tête, un fusible a sauté !”

Particulièrement détendu et en veine de confidences, Serge m’avait parlé de Joseph, son père.

“Incontestablement, il est le mec de ma vie. Chaque homme peut être père ; la difficulté, c’est de devenir papa, et lui, il est mon Pygmalion, notre patriarche, au sens biblique du terme, et je suis en quelque sorte sa création, sa Galatée, dont il est tombé amoureux.

écriture de Serge Gainsbourg