Littérature
“Les vilaines”, c’est l’histoire d’un groupe de femmes trans en Argentine, réunies autour de la Tante Encarna. Lorsqu’elles trouvent un enfant dans le parc où elles se prostituent, elles le baptisent Éclat des yeux et Tante Encarna met toute son énergie à l’élever.
Un roman qui dresse la poésie et l’amour comme véritables remparts face à la violence du monde. Des portraits individuels flamboyants qui donnent une grande force à ce sentiment collectif qu’est la sororité.
“Les vilaines” de Camila Sosa Villada, éd. Métailié, 18,60€
Agathe, 11 ans, est embarquée en vacances sans crier gare par sa mère, sans qu’elle ne puisse en avertir quiconque. L’attitude de sa mère, femme-enfant fragile, va vite sembler étrange et difficile pour la jeune narratrice, hébétée.
Un roman poignant, entre douleur et amour, pudique et sensible, où l’autrice semble avoir puisé des éléments de sa propre enfance tant cela sonne juste.
“On était des poissons” de Nathalie Kuperman, éd. Flammarion, 19€
Bon voilà, c’est officiel, on va créer un fan club de Jean-Baptiste Andréa.
Dès les premières pages, cette impression de retrouver un ami qui parle à son cœur…
Les phrases sont belles, ciselées et poétiques. Et pourtant, elles racontent la souffrance d’un jeune garçon dans un orphelinat, sans pathos. Parce qu’il n’est pas un saint. Mais pas un diable non plus.
C’est édifiant et glaçant aussi, sur la “pédagogie” avec laquelle on élevait les enfants autrefois dans les pensionnats.
Pourtant, le narrateur se construit, entouré de l’amitié de ces diables et saints.
“Des diables et des saints” de Jean-Baptiste Andréa, éd. L’iconoclaste, 19€.
Littérature ados
Mona n’est pas vraiment dans la marge, mais c’est vrai que pour rendre service à sa mère, il lui arrive de conduire alors qu’elle n’a que 16 ans.
Elle en porte beaucoup sur les épaules, Mona. Beaucoup trop sans doute.
Un roman sensible, surprenant, ancré dans la société d’aujourd’hui.
“Le secret de Mona” de Patrick Bard, éd. Syros, 15,95€
BD
Voici une très bonne revisite du Marsupilami dans un Bruxelles miséreux d’après-guerre. François, jeune garçon harcelé par ses camarades de classe, recueille envers et contre tout la créature mythique qui a échappé aux trafiquants d’animaux exotiques.
Un parti pris intéressant, une narration réussie et un très beau dessin qui apportent un juste équilibre entre classique et originalité.
“La bête” de Zidrou et Franck Pé, éd. Dupuis, 24,95€
C’est tout en douceur que Stéphane Fert traite le scénario impeccable de Wilfrid Lupano, inspiré de faits réels.
Il s’agit d’une histoire d’amitié, de liberté, d’instruction, d’émancipation, dans une Amérique esclavagiste du 19e siècle. Un petit bijou d’harmonie graphique.
“Blanc autour” de W. Lupano et S. Fert, éd. Dargaud, 19,99€
Albums jeunesse
Dix ans, ce n’est pas rien! Surtout quand le vœu qu’on a fait en soufflant les bougies de son gâteau d’anniversaire se réalise et qu’on se retrouve avec des dinosaures dans son jardin… Comment les faire disparaître avant qu’il n’aient tout détruit?
Un album doux, tout en crayons de couleurs et en poésie.
“Extraordinaire” de Florian Pigé, éd. Sarbacane, 15,90€
Ahlala, pas facile de contenter tout le monde lorsque l’on crée une histoire !
Dans cet album, chacun (danseuse, loup, chaperon rouge, poulpe, flamant rose…) y va de son avis et souhaite prendre part à son élaboration.
Entre album et livre-jeu, ce grand beau livre plein d’humour ravira le public espiègle !
“La malédiction des flamants roses” d’Alice de Nussy et Janik Coat, éd. Grasset Jeunesse.
Que peut-on mettre dans sa main quand on apprend à compter ?
Entre imagier et album à compter, ce livre est délicat, doux et inventif.
Les belles illustrations d’Amandine Laprun et les découpes en font un album tout à la fois simple et surprenant. Une réussite.
“Dans ma main” d’Amandine Laprun, éd. Actes Sud junior, 15,90€.