Santé au travail et luttes de classes

A l’heure où la retraite s’éloigne à l’horizon, la santé au travail est une donnée fondamentale. A ce titre, nous avons le grand plaisir d’accueillir Philippe Saunier pour la présentation de “Santé au travail et luttes de classes” édité aux éditions Syllepse.
La rencontre aura lieu à la librairie !

Le livre

Le contrôle de la santé et de la sécurité des conditions de travail est un enjeu depuis le 19e siècle. Des règles avaient progressé, inséparables du développement de l’implantation de délégué·es du personnel chargé·es de suivre cette question dans les entreprises. La loi de 2016 y porte un coup très grave. Ce livre restitue des savoirs collectifs, pour que cette lutte se poursuive.
Le livre nous offre un tableau des principaux risques : souffrances psychiques, troubles musculosquelettiques (TMS), progression du travail de nuit, cancers, pollutions… La rage perce : pour les perturbateurs endocriniens et les pesticides, l’alerte date de soixante ans maintenant. Montrant les mensonges et les dissimulations de rapports officiels, l’auteur se soucie des « beaux outils à réparer » : inspection du travail, médecine du travail, comités hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT) et, bien sûr la Sécurité sociale.
Après les accidents industriels d’AZF (Toulouse) et de Lubrizol (Rouen), l’auteur présente les possibilités et les nécessités d’un combat commun entre organisations syndicales et associations de riverains. Il indique les scandales qui pourraient bien éclater à cause des effets des radiations ionisantes cachées aux victimes.

“Santé au travail et luttes de classe, vécu et analyse d’un ouvrier syndicaliste”, éd. Syllepse, 12 €.

L’auteur

Philippe Saunier a été embauché comme ouvrier en 1977 dans une raffinerie de pétrole en régime de posté à feu continu. Il y fera toute sa carrière.
Il a reçu en 1982 son premier mandat, de ce qui s’appelait alors le Comité hygiène sécurité (CHS). Il a été longtemps l’un des responsables CGT de la zone industrielle du Havre, ainsi que du département, ce qui lui a permis d’accumuler de l’expérience sur les questions de santé au travail dans d’autres professions que la sienne.
Sous l’étiquette de son syndicat, il détiendra vingt-cinq ans un mandat à la Sécurité sociale sur la prévention et au ministère de l’environnement sur les risques industriels.
Il participe aussi à la vie associative pour la défense des victimes de l’amiante et au sein de l’association Henri Pézerat, Santé, Travail, Environnement. Il est toujours l’un des animateurs d’un collectif sur la santé au travail qui englobe les risques industriels et l’environnement.
C’est à partir du vécu du terrain qu’il tire ses analyses. C’est l’originalité de ce livre, une sorte de preuve par neuf de l’existence de cette lutte de classe qui touche les conditions de travail, comme le reste.
Il est également co-auteur avec Rémy Jean de “AZF/Total, responsable et coupable : histoires d’un combat collectif”, Paris, Syllepse, 2018.

Le livre, plus en détail

Voici un livre qui, pour une fois, n’est pas écrit par un expert qui examine la vie des autres. Il est le fruit de 40 ans de militantisme dans une raffinerie de pétrole et interprofessionnel. Il est émaillé d’une cinquantaine d’exemples concrets.
L’objectif de l’auteur est de neutraliser des idées reçues qui concernent l’évolution de la santé au travail. Comme le fait qu’il y aurait des avancées automatiques du fait des progrès des connaissances et des sciences et techniques ou que nous serions « Tous sur le même bateau”, la sécurité étant l’affaire de tous, sans oppositions d’intérêts.
Dans cet ouvrage, l’auteur montre que certaines données sont faussées sur le nombre des accidents du travail et les maladies professionnelles, ainsi que sur leurs causes.
Des aspects sont approfondis, notamment l’invisibilité des dégâts humains, la précarité les causes des problèmes de santé comme les cancers. Sont aussi traités la souffrance au travail, la pénibilité, le travail de nuit, en poste isolé, le télétravail, la crise sanitaire, la mesure des expositions, les addictions, la mondialisation.
Différents organismes de contrôle, inspection du travail, médecine du travail, rôle de la sécu, etc. sont mis en revue.
Un chapitre concerne les risques industriels et environnementaux, abusivement séparés des risques du travail. Les similitudes entre Lubrizol et AZF sont aussi analysées.
Et cela dans un contexte de luttes.

Coups de tracteur #19

Littérature

Un style fort et tranchant. Un livre qui ne laisse pas de marbre. Constance Debré choque. Elle pulvérise tout sur son passage et elle, la première.

“Nom” de Constance Debré, éd. J’ai lu, 7€

En préambule du livre, Marie Rebour écrit “En tant que victime, j’ai longtemps cherché un texte sur les véritables conséquences de l’inceste. Je n’ai pas trouvé ce livre, alors je l’ai écrit”.

Dans ce roman, tour à tour, la narratrice parle de Marie et son bouclier prend la parole. Ce pas de côté permet d’appréhender les mécanismes de défense mis en place par les victimes d’inceste.

Une véritable trouvaille littéraire qui en fait un livre fort et éclairant. Une réussite.

“Le bouclier de Marie” de Marie Rebour, éd. Philippe Rey, 189 p., 18€

Attention, c’est trash et cru. Âmes sensibles s’abstenir. En effet, sous ce long titre se trouve un texte marquant, qui nous emporte loin dans les entrailles du personnage. Toujours à la limite du supportable par les sujets traités, l’écriture évolue vers la poésie et l’apaisement.
Ce livre est un cri du cœur, une blessure, une abrasion et, au-delà du choc lors de la lecture, il révèle une grande écrivaine.
Un roman à lire avec l’accent québécois pour adoucir sa violence.

“Y avait-il des limites si oui je les ai franchies mais c’était par amour ok” de Michelle Lapierre-Dallaire, éd. du Nouvel Attila, 17€

Fantômes, revenant.es, sorcières, adolescent.es rebelles, fantasmes morbides : entre horreur et poésie, ces textes comme des (mauvais) rêves captivent par des thèmes et des ambiances singulières. Un recueil de nouvelles qui se dévore comme un roman et laisse derrière lui un goût bien étrange…

“Les Dangers de fumer au lit” de Mariana Enriquez, éd. du Sous-Sol, 21

BD

À partir d’une photographie prise durant le conflit et retrouvée en 1961 par le mari de Léo, Mayana Itoïz évoque le destin contrarié de sa propre grand-mère, dans un magnifique récit porté par un graphisme pictural subtil et une narration tout en légèreté.

Une BD subtile et touchante.

“Léo en petits morceaux”de Mayana Itoïz, éd. Dargaud, 178 p. , 27€

Chouette, une nouvelle BD de Florence Dupré La Tour ! Si vous avez aimé “Pucelle”, vous ne serez pas déçu.e.s par ce nouvel opus. L’artiste y replonge dans son enfance, avec ses singularités liées à la gémellité. Tout en restant dans l’autodérision, une tension monte tout au long de l’ouvrage. C’est drôle et acide. C’est du Florence Dupré La Tour, quoi !

“Jumelle” de Florence Dupré La Tour, éd. Dargaud, 20,50€

Dans ce roman graphique l’autrice retrace l’histoire de sa sexualité. Une histoire marquée par la violence malheureusement trop banale des agressions, comme par celle des clichés et des injonctions liés à une culture de la performance et de l’hétéronormativité.
Les dessins doux et raffinés de Julie Delporte nous plongent dans les méandres de ses réflexions et ressentis. C’est beau et doux, malgré tout.

“Corps vivante” de Julie Delporte, éd. Pow Pow, 27€

BD jeunesse

Un mal étrange s’empare des habitantes et habitants du village d’En-Haut, qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Mycène, jeune herboriste, va devoir y remédier et pour cela collaborer avec son ennemi de toujours…

Cette BD est une quête peuplée de personnages drôles et originaux, illustrée par des dessins frais et enchanteurs.

A partir de 9 ans

“Le temps des ombres” de David Furtaen et Pauline Pernette, éd. de la Gouttière, 15,70€

Littérature jeunesse

Otto est un oiseau désespéré : il a raté la Grande Migration ! Il se retrouve bloqué en ville pendant l’hiver alors qu’il devrait être avec ses compagnon.nes en train de se dorer la pilule au soleil. Pour couronner le tout, il se fait voler sa clarinette à laquelle il tient tant ! Tout va mal, jusqu’à ce qu’un étrange guide lui tombe entre les mains et lui fait découvrir l’hiver comme il ne l’avait jamais vu.
Un roman d’enquête qui donne envie de profiter des petits plaisirs de la vie !

A partir de 9 ans

“Que fait-on quand il pleut?” de Ralph Doumit, éd. Hélium, 14,90€

Voici deux coups de cœur de Chloé !
Le crépuscule des Urmes est une quête fantastique haletante située dans le Pays de Galles qui emprunte à la tradition tzigane. Tout au long du livre, de nombreuses thématiques seront explorées : tolérance, lien avec la nature, destinée… Le lecteur se plongera avec délice dans un contexte peu exploré habituellement dans le roman fantastique.

“Le crépuscule des Urmes” d’Arnaud Druelle, t1, éd. Gulfstream, 341 p., 17,50€

Dans Le dernier lion d’albâtre, le lecteur est entraîné dans une épopée mythologique, peuplée d’héroïnes attachantes et inspirantes.
Foncez vers ces aventures mêlant histoires d’amour queer et féminisme !

“Le dernier lion d’albâtre” de Dana Chalys, éd. Gulf Stream, 528 p., 21€

Albums jeunesse

Accompagné de dessins somptueux, le lecteur se laisse bercer par cette histoire drôle et décalée.

Un petit bijou d’humour qui plaira aussi aux grands !

A partir de 4 ans

“Le monstre du lac” de Leo TImmers, éd. Cambourakis, 15€

Avouez-le, vous avez toujours rêvé de savoir ce qu’il y a vraiment à l’intérieur d’un volcan, d’une prise électrique ou d’un caillou.
C’est chose faite avec cet album malicieux et réjouissant ! Et vous saurez pourquoi, il ne faut pas laisser d’appareils branchés la nuit.

A partir de 6 ans

“A l’intérieur” de Jean-Baptiste Drouot, éd. Little Urban, 15,90€

Jardin-forêt, permaculture, Rémi Kulik passe sur le grill !

A l’occasion de la parution de son livre “Jardin forêt” que nous attendions avec impatience, Rémi Kulik a accepté de se soumettre au feu de nos interrogations. Nous lui avons préparé une salve de questions aux petits oignons. Comme il va y avoir pleiiiin de monde, on a réservé la salle des Congrès de la mairie (salle du rdc). Elle est moins chipounette que la librairie mais on y sera plus à l’aise.

Réservez vite la date du samedi 25 mars à 18h !

L’auteur

Rémi Kulik est jardinier et pépiniériste. Il est un ami et soutien de longue date du Tracteur Savant !

Il anime la chaîne Youtube Le Jardin
d’Émerveille
sur laquelle il partage son éthique de travail, respectueuse de cette nature qui nous nourrit à tous les niveaux.

Le livre

Le jardin-forêt est non seulement une démarche vers l’autonomie alimentaire, mais surtout une solution pour favoriser la biodiversité ou la régénération des sols.
Rémi Kulik a planté ses premiers arbres il y a quinze ans et ce que lui offre aujourd’hui son jardin-forêt dépasse de loin ses espérances.
Il donne dans ce livre les clés théoriques pour comprendre les fondements de cet
écosystème complet, du sol à la plante en passant par la biodiversité.
Il accompagne ensuite les jardiniers (débutants ou confirmés) pour concevoir
et créer un jardin-forêt : par quoi commencer, les différents aménagements,
préparer le sol, produire des plantes et les planter, booster la fertilité, intégrer l’élevage, favoriser la biodiversité et entretenir son jardin-forêt.
Un livre très complet pour créer son propre éden nourricier et vivant !

Préface de Marc-André Sélosse, biologiste et professeur au Muséum.

Rémi Kulik “Le guide Terre vivante du jardin-forêt”, 288 pages – 35 € – éd. Terre vivante

Extraits du livre

Apéro-rencontre avec Louise Mey

Nous avons la grande joie d’accueillir Louise Mey, autrice de polars féministes (mais pas que), pour une rencontre autour de son dernier livre “Petite sale”. La rencontre aura lieu autour d’un verre, à la librairie, jeudi 9 février à 18h30.

Petite sale

Avec ce roman noir rural, Louise Mey raconte comment une disparition peut révéler les pires jeux de pouvoirs, entre violences de classe et violences de genre.

La terre est riche. Parfois, elle y pense – la terre est riche. La boue est riche. Elle pas. Tout le monde est plus riche qu’elle, même la boue.
Catherine est pauvre. Catherine fait sale. Catherine parle peu. Elle n’aime pas qu’on la regarde – les filles qu’on regarde ont des problèmes. Au Domaine où elle travaille, elle fait partie de ces invisibles grâce à qui la ferme tourne.
Monsieur, lui, est riche. Il ne parle pas non plus – il crache ou il tonne. Et il possède tout.
Mais quand sa petite-fille de quatre ans disparaît ce jour glacé de février 1969, Monsieur perd quelque chose d’une valeur inestimable.

Dans cette vallée de champs de betterave, où chaque homme et chaque femme est employé de près ou de loin par Monsieur, deux flics parisiens débarquent alors pour mener l’enquête avec les gendarmes.
Car une demande de rançon tombe. Mais le village entier semble englué dans le silence et les non-dits.  Personne ne veut d’ennuis avec Monsieur. À commencer par Catherine. Catherine qui se fait plus discrète et plus invisible encore. Catherine qui est la dernière à avoir vu la petite…

“Petite sale” de Louise Mey, éd. Lattès-Le Masque, 378 p., 21,50€

Louise Mey

Louise Mey est une écrivaine féministe française, autrice de romans policiers.
Elle met en scène dans ses romans policiers les violences faites aux femmes, viol, harcèlement, agression sexuelle, notamment dans “Les Ravagé(e)s” et “Les Hordes invisibles“.
En 2020 elle est lauréate du prix sang d’encre des lycéens avec “La Deuxième Femme” (Editions du Masque) , un roman noir qui parle d’emprise et évoque les cas de féminicides. Ce livre, sélectionné pour le Prix Landerneau, est un grand succès de librairie (et un gros coup de tracteur !).
Elle écrit également pour le théâtre (Chattologie – Courte conférence en gestion des flux) ainsi que des ouvrages pour la jeunesse (“Sam et le Martotal “,”La Sans-Visage” et de la bande dessinée “Coquillettes et Crustacés”.
En janvier 2023, elle sort Petite Sale, un récit dans le Nord de la France qui illustre la violence de classe et la violence de genre.
Louise Mey vit à Paris.

Dans la presse

Louise Mey, le 12 janvier à Paris. (Camille McOuat/Camille McOuat pour Libération)

Bibliographie de Louise Mey

  • Les Ravagé(e)s, éd. Fleuve noir, 2016
  • Chattologie, éd. Hachette pratique, 2016
  • Embruns, éd. Fleuve noir, 2017
  • Les Hordes invisibles, éd. Fleuve noir, 2018
  • Le jour du vélo rouge, éd. Lapin, 2019
  • Kara, 1er trimestre – Coquillettes et crustacés, Éditions Monsieur PopCorn, 2019
  • La Deuxième femme, éd. Le Masque, 2020
  • Ceci est mon corps, éd. Rageot, en partenariat avec Causette (Collectif : Faïza Guène, Louise Mey, Ana Cuxac, Ovidie, Lauren Malka, Alizée Vincent), 2020
  • La Sans-Visage, éd. L’école des Loisirs, 2020
  • Sam et le Martotal, éd. La Ville Brûle, 2020
  • Mystère et Pyjamas-chaussettes, éd. Nathan, 2021, 2022
  • L’orage qui vient, éd. La Ville Brûle, 2022
  • Petite Sale, éd. Lattès-Le Masque, 2023

Le site de Louise Mey

http://louisemey.com/

Coups de tracteur #18

Littérature

Littérature poche (avec torticolis)

Polar

BD

BD jeunesse

Poésie

Livre atypique et magnifique

Tout-petits

Sélection recyclage et zéro déchet

Pour vos paquets cadeaux, nous vous proposons toujours des sacs à livres réalisés par la recyclerie de Lexos et consignables, des furoshiki (emballages cadeaux avec un tissu).

😉

Coups de tracteur #17

Littérature

Deux temps alternent dans ce roman : celui de l’enfance de la narratrice aux côtés d’un père ouvrier et celui de l’embauche de celle-ci dans un fast-food.

Un très beau texte sur le travail et le souvenir, aux détails justes et saisissants. Un premier roman qui résonne longtemps.

Claire Baglin, “En Salle”, éditions de Minuit, 16€

Avec un souffle et une écriture incroyable, Sandrine Collette nous embarque dans une histoire bouleversante.
Vous ne lâcherez pas ce roman qui est tour à tour sensible, fort, écœurant, émouvant.

“On était des loups” de Sandrine Collette, éd. JC Lattès, 19,90€

Tu ne seras jamais aimée de personne. Tu m’as dit ça, un jour, mon père. Tu vas rater ta vie. Tu m’as dit ça, aussi.
De toutes mes forces, j’ai voulu faire mentir ta malédiction.

Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père décline, il entre dans les brumes de l’oubli.
Après de longues années d’absence, elle appréhende ce retour. C’est l’ultime possibilité, peut-être, de comprendre qui était ce père si destructeur, si difficile à aimer.
Une écriture sensible et forte qui hante le lecteur pendant longtemps.

“La nuit des pères” de Gaëlle Josse, éd. Notabilia, 16€

Un roman à trois voix captivant dont les personnages sont inoubliables.

Un texte éblouissant d’amour !

“La Treizième heure” d’Emmanuelle Bayamack-Tam, éditions P.O.L., 23€

A travers l’histoire fantastique d’une enfant-chouette, Claire Oshetsky partage son propre vécu de mère d’une enfant neuro-atypique : les difficultés, le regard des autres mais surtout cet amour maternel qui peut être inconditionnel.
Une lecture qui parle de maternité, de manière différente, un roman qui surprend, qui dérange.
Oscillant entre réalité et fiction, on se laisse bercer par la plume poétique de Claire Oshetsky.

“Chouette” de Claire Oshetsky, éd. Phébus, 21€

Noële a toujours vécu au pied de la Géante, montagne immuable indifférente à la vie des humains.
Elle est un peu sorcière, et vit avec son frère Rimbaud qui ne parle pas mais chante avec le petit-duc. Elle n’attend rien et n’a plus levé les yeux vers le soleil depuis longtemps.
Soudain va surgir dans sa vie l’histoire de deux inconnus. Elle découvre par effraction ce que peut être le désir, le manque, l’amour. Elle s’ouvre au pouvoir des mots.
Un roman auprès duquel il faut se laisser porter, à lire d’une traite !

“La géante” de Laurence Vilaine, éd. Zulma, 9,95€

Romans jeunesse, mais pas que

Il est parfois difficile d’imaginer le parcours des migrants, de penser à eux de manière individuelle et non comme une masse indifférenciée. En suivant le parcours de Miran, jeune de 15 ans qui fuit son pays en guerre et n’a pas d’autre choix que de devenir très vite un homme, on est saisi, surpris, embarqué.

Un roman sensible et émouvant qui résonne longtemps. Après avoir fermé ses pages, on ne pense plus aux migrants de la même manière.

A(ni)mal de Cécile Alix, éd. Slalom, 14.95€

Mangas

Luna la sorcière habite au fond d’une sombre forêt et fait pousser des champignons vénéneux sur son passage. Les villageois la craignent et la fuient, car ils ignorent qu’elle œuvre uniquement dans le but de les aider. Luna cache sa tristesse et tente de se satisfaire de sa condition. Mais un jour, l’amour vient lui jouer des tours…

Un univers magique aux personnages attachants servis par des dessins charmants.

“La sorcière aux champignons” de Tachibana Higuchi, éd. Glénat, 6,90€

à partir de 9 ans

Charlie est né en laboratoire à la suite d’expérimentations génétiques, d’un père humain et d’une mère chimpanzé ; il est un “humanzee”. Spécimen unique, Charlie est recueilli et élevé en famille. 15 ans plus tard, Charlie le humanzee intègre un lycée. Son arrivée dans la communauté humaine va créer une onde de choc. Bien vite, les implications de son existence secouent la société américaine et, au-delà, suscite des questions au niveau mondial… Charlie, qui incarne l’évolution malgré lui, va se retrouver au centre de bien des enjeux ! Lui qui aspire juste à avoir la vie la plus normale possible…

Un manga atypique qui se lit comme un thriller !

“Darwin’s incident” de Shun Umezawa, éd. Kana, 7,55€

A partir de 13 ans

BD jeunesse

Lorsque la gazelle Elvira et Otto l’éléphant, un couple pas comme les autres, rencontrent un curieux scarabée plat noir qui se présente à eux sous le nom de Siri, une grande aventure commence. Parce que Siri leur montre des images du monde des touristes : des magasins, des rues, un grand train dans un tunnel appelé « métro ». Un monde qu’ils rêveraient de découvrir de leurs yeux…

Une BD drôle à destination des premiers lecteurs.

“Elvira & Otto dans la jungle ” de Baltscheit & Fiedler, éd. Rue de Sèvres, 14€

A partir de 7 ans

Albums jeunesse

Que se passerait-il si nous pouvions nous transformer en fourmi et ainsi échapper au calvaire du lundi matin ? C’est l’expérience que fait Nena qui échange sa vie avec une fourmi. Chacune va faire son expérience de son côté et s’apercevoir que finalement leur vie habituelle n’est pas si mal !
Un album frais et drôle aux somptueuses illustrations fourmillant de détails.
Un petit bonheur de lecture !

“Un drôle de lundi” de Jeanne Macaigne, éd. Seuil Jeunesse, 15,50€

Au milieu de ce livre, il y a un mur. D’un côté, se trouve un petit chevalier adorable, persuadé qu’il est en sécurité, protégé par le mur. De l’autre, un monde inconnu, terrifiant, peuplé de monstres et d’un affreux ogre mangeur d’enfants… Vraiment ? Et si ce voisin n’était pas si méchant ? Et si finalement le bon côté n’était pas celui qu’il croyait ?
Un album drôle aux illustrations truculentes !

“Le bon côté du mur” de Jon Agee, éd. Gallimard jeunesse, 5,50€

Ce classique de la littérature jeunesse se feuillette avec bonheur. On y découvre que le père Noël rêve la nuit qu’il est un enfant, que les lutins mettent en place des stratagèmes pour que le Père Noël ait d’aussi belles moustaches.
Humour et poésie jalonnent les pages tandis que les illustrations peintes par Grégoire Solotareff sont un bonheur pour les yeux.
A savourer sans modération…

“Le dictionnaire du Père Noël” de Grégoire Solotareff, éd. Gallimard jeunesse, 20€

Océanomania, dédicace d’Arnaud Roi

Nous avons le grand plaisir d’accueillir Arnaud Roi pour la parution de son nouveau livre “Océanomania” publié aux éditions Milan. Un livre animé qui donne envie de se plonger dans les secrets du monde marin.

La dédicace aura lieu à la librairie samedi 10 décembre de 15h à 18h.

Arnaud Roi

Arnaud Roi habite Caylus dans le Tarn-et-Garonne et y travaille dans son atelier Arigraphic. Il est un auteur de livres jeunesse, ingénieur papier, illustrateur, compositeur…
Arnaud Roi signe ici en tant qu’auteur-ingénieur papier. Il collabore depuis de nombreuses années avec de nombreuses maisons d’édition (Milan Mango, Seuil, La Martinière…).
Parmi ses livres :
Animalia (Milan)
Promenade à Paris (Milan)
Dis, pourquoi tu boudes ? (Seuil jeunesse)
Dinomania (Milan)
Paper toy Maxi Robot (Mango jeunesse)
Le petit garage (Mango Jeunesse)
Dans mon château-fort (La Martinière)
Enfin libres ! (Saltimbanque)
Piratomania (Milan)
Préhistomania (Milan)

Océanomania

Un documentaire animé sur la biodiversité du monde aquatique.

Avec ses rabats et la mise en volume, l’enfant participe activement à la découverte d’une quarantaine d’animaux marins dans leur environnement.

Au programme :
– l’océan Atlantique et ses habitants, l’espadon, le thon rouge, l’anguille européenne ou encore le poisson volant ;
– la mer Méditerranée, pour y observer le requin peau bleue ou le globicéphale noir ;
– le Pacifique et sa Grande Barrière de corail aux couleurs rougeoyantes.
L’enfant aura aussi l’occasion de descendre dans les profondeurs pour visiter les abysses et sa faune fascinante, parfois bioluminescente : la baudroie abyssale de Johnson, la méduse Atolla, la chimère monstrueuse…

Océanomania d’Arnaud Roi, Joanna Prime et Charlotte Molas, éditions Milan, 24,90€.

Donnez à lire

Du 17 octobre au 20 novembre 2022, les librairies indépendantes organisent une opération solidaire qui vise à offrir des livres jeunesse aux enfants et adolescents dont les familles sont accompagnées toute l’année par le Secours populaire français. François Busnel renouvelle son soutien à Donnez à lire en parrainant cette 7e édition.

Le principe est simple : pendant un mois, les clients des librairies participantes sont invités à rajouter un livre jeunesse à leurs achats et à le remettre à leur libraire. Ce livre est ensuite offert à un enfant ou un adolescent qui n’en a pas ou trop peu. Donnez à lire encourage ainsi la pratique de la lecture auprès d’un jeune public qui en est éloigné.

La librairie Le Tracteur Savant s’engage aussi à offrir des livres au Secours Populaire.

François Busnel, parrain de Donnez à lire : « Le grand enjeu, c’est de faire en sorte que la jeunesse découvre le pouvoir absolument fascinant de la lecture. Lire peut changer la vie d’un enfant. La lecture vous donne, dès que vous êtes enfant puis, quand vous êtes ado, les armes pour affronter le réel. Ces armes, ce sont des mots, des phrases, des situations. La lecture stimule l’imagination, qui rend libre et différent des autres. »

Maya Flandin, libraire lyonnaise à l’initiative de Donnez à lire : « Bien sûr, il faut se loger, se nourrir, se vêtir, mais avoir des livres, ça peut changer la vie d’enfants qui bien souvent récupèrent des choses qui ont déjà servi à d’autres. Donnez à lire permet à des enfants d’avoir un livre neuf, vraiment choisi pour eux. »

France Télévisions poursuit son engagement en faveur du livre et de la lecture aux côtés des librairies indépendantes en étant à nouveau partenaire de Donnez à lire. Le pass Culture proposera également à ses utilisateurs de participer à l’opération.

En 2021, grâce à Donnez à lire, 15 000 livres ont été collectés par 500 librairies, puis offerts à des enfants accompagnés par le Secours populaire français. 

Rencontre avec Elsa Dorlin, philosophe

Nous avons le grand plaisir d’accueillir la philosophe Elsa Dorlin pour la présentation de “Feu ! Abécédaire des féminismes présents”, publié aux éditions Libertalia, ouvrage qu’elle a coordonné.
La présentation sera co-animée avec Alexandra, Anaïs et Julia.
Venez nombreuses et nombreux pour discuter autour de ce livre qui regorge de références utiles !

La rencontre est en accès libre. Rendez-vous à la librairie jeudi 17 novembre à 18h30.

Feu ! Abécédaire des féminismes présents

Ce livre fonctionne comme un abécédaire, un manuel, une boîte à outils, un dictionnaire amoureux, dans lequel échanger des idées, affûter des armes, écouter des voix, partager des expériences et des pratiques, vibrer pour des luttes présentes. Il s’adresse à tous·tes : il contient à la fois des ressources et foisonne de références utiles, de notions, mais il est fabriqué par des plumes et des voix, des points de vue situés sur des retours d’expériences collectives, des itinéraires politiques et intimes, des réflexions et des rétrospections sur des parcours, des engagements, des révoltes et des espoirs. En pluralisant les styles, en se situant à la fois du côté de la théorie et de la pratique, de la création, des écritures au “nous” et au “je”, il témoigne de la force d’une approche féministe de l’histoire intellectuelle et politique, mais aussi d’une histoire populaire des féminismes.
Il est dédié à toutes les résistantes anonymes au quotidien des violences les plus crasses…

Elsa Dorlin

Philosophe, professeure de philosophie contemporaine à l’université de Toulouse Jean Jaurès, Elsa Dorlin travaille depuis vingt ans une autre histoire des corps à travers la généalogie des rapports de pouvoir modernes.

Elle a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2009 pour ses recherches en philosophie et épistémologie féministes. Elle a été professeure invitée à l’université de Berkeley en Californie (2010-2011), Fellow au Columbia Institute for Ideas & Imagination en 2018-2019, et résidente à la Fondation Camargo (2020-2021).
Poursuivant sa réflexion sur la complexité des mécaniques de la domination, du sexisme, du racisme et du capitalisme, sa pensée se tient au plus près des résistances saisies à l’échelle de la chair, des muscles et des sens.

Elle a notamment publié :
– La Matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la Nation française, éd. de la Découverte
– Sexe, genre et sexualités. Introduction à la théorie féministe, éd. PUF
– Sexe, race, classe. Pour une épistémologie de la domination, éd. PUF
– Se défendre, une philosophie de la violence, éd. de la Découverte

Les auteur·ices qui ont contribué à l’ouvrage

Catherine Achin, Julia Arnaud, Myriam Bahaffou, Alexandre Baril, Geneviève Bernanos, Nesrine Bessaïh, Charlotte Bienaimé, Anaïs Bohuon, Nedjma Bouakra, Anaïs Bourdet, Sarah Bracke, Florys Castan-Vicente, Cécil Chaignot, Roxanne Chinikar, Anina Ciuciu, Collectif des colleuses de Marseille, Anne Crignon, Leyla Dakhli, Wendy Delorme, Rokhaya Diallo, Mounia El Kotni, Karine Espineira, Habitantes de la ZAD, Lise Foisneau, Veronica Gago, Édith Gaillard, Mélina Germes, Bettina Ghio, Annabel Guérédrat, Beritan Güney, Nabila O. Hamici, Adèle Haenel, Mila Ivanovic, Tiziri Kandi, Hanane Karimi, Cécile Kiefer, Aurélie Knüfer, Manon Labry, Marie Loison-Leruste, Camille Louis, Daria Marx, Mélusine, Stéphanie Melyon-Reinette, Morgane Merteuil, Rosa Moussaoui, Delphine Naudier, No Anger, Fania Noël, Veronica Noseda, Émilie Notéris, Nur Noukhkhaly, Fatima Ouassak, Ovidie, Gwénaëlle Perrier, Axelle Playoust-Braure, Mathilde Poirier, Valérie Rey-Robert, Kira Ribeiro, Gwenola Ricordeau, Rosa Rosana Rodriguez, Anne Schmitt, Fanny Taillandier, Élise Thiébaut, Albertine Thunier, Assa Traoré, Underthndr, Kanelle Valton, Gisèle Vienne

Revue de presse

Publié dans Télérama, 24 novembre 2021 :

« Mettre devant les yeux de tous des objets politiques cachés, masqués, enfermés dans les maisons ou les institutions : la violence conjugale, la sexualité, les corps torturés, les souffrances silencieuses des avortements […], des asservissements et des harcèlements quotidiens. » Extraits du texte « Révoltées-Révolutionnaires », signé par l’historienne spécialiste du Moyen-Orient, Leyla Dakhli, ces mots brûlants traduisent toute l’effervescence militante de cet Abécédaire des féminismes présents, coordonné par la philosophe Elsa Dorlin. Celle-ci a réuni une soixantaine d’autrices, issues d’horizons très divers, passant du « nous » au « je », du témoignage à la théorie, de l’autodéfense à la solidarité, de la survie à la joie, mais se montrant toutes aussi décidées, à partir de leurs vies féministes, à « puiser dans la rage pour inventer d’autres imaginaires, d’autres gestes, d’autres idées, d’autres affects, d’autres armes ». Et alimenter ainsi une histoire populaire du féminisme de ces vingt dernières années, dont elles se veulent « les ouvrières et les combattantes, les relais et le chœur, les scribes et les conteuses ».Polyphonie. Ainsi, Ovidie traite de l’« Éducation sexuelle » ; Valérie Rey-Robert de la « Culture du viol » ; Anaïs Bourdet de la « Fatigue » ; Mélina Germes des « Handies-féminismes » ; Rosa Moussaoui de l’« Internationalisme » ; Anaïs Bohuon, Florys Castan-Vicente et Anne Schmitt du « Football : dégommer les normes » ; Fatima Ouassak des « Mères » ; Daria Marx de « Genre “Mon genre, c’est grosse” », etc.
À la lettre F s’illumine le titre de l’ouvrage : Feu ! Une magnifique entrée, très emblématique du projet, rédigée par l’actrice Adèle Haenel, qui revient sur son histoire, son agression et sa prise de parole, génératrice d’un séisme dans le sillage de #MeToo : « Je survivais en marge de moi-même en essayant de faire le moins de bruit possible. Non seulement les récits du patriarcat structurent le sens du monde, mais en plus ils te font advenir comme personnage qui valide ces récits. […] Non seulement je devais me taire, mais j’avais même à charge qu’on ne découvre pas mon histoire, ma sale histoire. Que le silence soit propre. » Alors feu ! Et pas de fumée sans femmes. Juliette Cerf

Le monde des livres :

https://www.lemonde.fr/livres/article/2021/11/11/feu-coordonne-par-elsa-dorlin-un-dictionnaire-des-feminismes-pluriels_6101715_3260.html