Silvia Federici exceptionnellement présente à St Antonin
Silvia Federici, historienne et militante féministe, professeure de sciences sociales à l’Université Hofstra à New York, sera exceptionnellement présente à St Antonin le 7 avril prochain pour une conférence et un échange.
A partir de son ouvrage Caliban et la sorcière (paru en français aux éditions Entremonde, 2014), elle évoquera le processus d’asservissement des femmes marqué par les chasses aux sorcières du XVIe siècle qui a débouché sur leur réclusion domestique, et son rôle dans la constitution de l’économie moderne.
La conférence, organisée par un groupe d’habitant(e)s des environs, en partenariat avec la librairie Le Tracteur savant, aura lieu Salle des Congrès, Mairie de Saint-Antonin, le jeudi 7 avril à 18h30. Une traduction sera assurée de l’anglais au français.
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Extrait de Caliban :
“Mais la sorcière n’était pas seulement la sage-femme, la femme qui évitait la maternité ou la mendiante qui vivotait en chapardant un peu de bois ou de beurre à son voisinage. Elle était aussi la femme immorale aux mœurs légères. Ainsi, dans les procès pour sorcellerie, la “mauvaise réputation” était preuve de culpabilité. La sorcière était aussi la femme qui répondait, se défendait, jurait et ne pleurait pas sous la torture. Le mot “rebelle” ne fait pas ici référence à une activité subversive spécifique dans laquelle les femmes peuvent être impliquées. Il décrit plutôt la personnalité féminine qui s’était développée particulièrement au sein de la paysannerie, dans le cours des luttes contre le pouvoir féodal, quand les femmes avaient été au premier plan de mouvements hérétiques, s’organisant souvent en associations de femmes, posant ainsi un défi grandissant à l’autorité masculine et à l’Eglise. (…) La chasse aux sorcières fut une guerre contre les femmes : c’était une tentative concertée pour les avilir, les diaboliser, et pour détruire leur pouvoir social. En même temps, c’est dans les chambres de torture et sur les bûchers sur lesquels les femmes périssaient que les idéaux bourgeois de la féminité et de la domesticité furent forgés.” [p.336-338]
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