Le choix du chômage : rencontre exceptionnelle avec Benoît Collombat et Damien Cuvillier

Vendredi 9 juillet à 18h30 à la Salle des Thermes

Benoît Collombat et Damien Cuvillier nous font le grand plaisir de venir nous présenter leur remarquable bande-dessinée “Le choix du chômage”, publiée aux éditions Futuropolis.
Comme une enquête policière, les auteurs sont partis à la recherche des racines de ce fléau.

Cette rencontre a lieu grâce à un partenariat avec nos consœurs du Lot, à l’initiative d’Ingrid du Livre en Fête et nous en sommes ravies !

Une enquête dans les coulisses de la décision politique.

Benoît Collombat est journaliste d’investigation à Radio France, il est l’auteur avec Etienne Davodeau de “Cher pays de notre enfance”, une BD documentaire édifiante et un grand succès public. Damien Cuvillier est auteur de bandes-dessinées, il a notamment dessiné “Nuit noire sur Brest” et “La guerre des lulus, la perspective Luigi”.

Objectif plein emploi ? “Le choix du chômage” prouve le contraire.

Ce livre est une enquête documentée, riche des témoignages d’anciens ministres, de conseillers de présidents de la République, d’anciens directeurs du Trésor ou du FMI, de banquiers, d’économistes, de juristes, de sociologues et de philosophes…
Pendant trois ans, Benoît Collombat et Damien Cuvillier ont investigué sur ce qui a fait basculer les choses : comment et pourquoi les hommes politiques ont “remis les clés” de l’organisation du monde à l’économie et à la finance.
Ce basculement repose sur la victoire idéologique, à un moment donné, d’une pensée : le néolibéralisme, pour qui le rôle de l’État est avant tout de servir de marché.

Un livre dense, passionnant et riche d’enseignements.

Benoît Collombat et Damien Cuvillier ont souhaité faire un reportage en bande dessinée sur les politiques économiques des différents présidents de la Ve République qui ont abouti à faire exploser le chômage en France au cours de ces 50 derniers années.
Le chômage est un fléau qui a commencé à prendre de l’ampleur en 1973, à une époque où Georges Pompidou, alors président de la République, annonce qu’il y a 400 000 chômeurs en France. Au cours des décennies suivantes, ce chiffre ne cessera d’augmenter malgré les annonces chocs qui se succèdent par les présidents et ministres.

Les auteurs voulaient comprendre quelles personnalités étaient à l’origine des grands choix économiques favorisant le désengagement de l’État au service du marché.

Le dessin au lavis et à l’encre très précis permet de plonger le lecteur dans l’enquête de terrain fouillée que les deux auteurs ont menée.

Résultat : un livre dense, passionnant et riche d’enseignements.

Qui est Benoît Collombat ?

Benoît Collombat est un journaliste d’investigation.

Reporter à France Inter entre 1994 et 2015, il travaille désormais à la cellule investigation de Radio France.

Parmi ses nombreux reportages :
  • En 2003, une contre-enquête sur la mort de l’ancien ministre Robert Boulin, intitulée « Affaire Boulin, un homme à abattre », qu’il prolonge en 2009 avec de nouveaux éléments inédits.
  • En décembre 2007, une enquête sur la disparition en Polynésie française du journaliste d’investigation Jean-Pascal Couraud, dit JPK.
  • En 2008, il enquête sur les rumeurs d’assassinat du premier ministre Pierre Bérégovoy. Puis sur l’affaire du “cabinet noir” d’Yves Bertrand, et sur l’affaire Ali Mécili. Benoît Collombat enquête également sur les paradis fiscaux.
  • En 2009, Benoît Collombat réalise l’enquête “Les affaires africaines du Docteur Kouchner ” où il publie pour la première fois les fameux rapports. Il apporte également de nouveaux éléments dans l’enquête sur le naufrage du Joola au Sénégal. En 2009, il réalise également un reportage en Afrique “Cameroun : l’empire noir de Vincent Bolloré”.
  • En août 2010, Benoît Collombat publie une enquête sur Éric de Sérigny, l’un des conseillers d’Eric Woerth mais aussi l’affaire Wildenstein, nouvel élément de l’affaire Bettencourt.
Ses livres :
  • Sarkozy-Kadhafi, des billets et des bombes, ouvrage collectif, éd. Delcourt, 2019
  • Député, la noble assemblée, avec Etienne Davodeau, éd. Gallimard BD, 2017
  • Cher pays de notre enfance – Enquête sur les années de plomb de la Ve République, avec Etienne Davodeau, éd. Futuropolis, 2015
  • Au nom de la France, guerres secrètes au Rwanda, avec David Servenay, éd. La Découverte, 2014
  • Un homme disparaît : l’affaire JPK – 15 décembre 1997, éd. Nicolas Eybalin/Scrineo, 2013
  • La fédé, comment les socialistes ont perdu le Nord, avec David Servenay, éd. Seuil, 2012
  • Histoire secrète du Patronat de 1945 à nos jours, ouvrage collectif, éd. La Découverte, 2009
  • Un homme à abattre – Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, éd. Fayard, 2007

Qui est Damien Cuvillier ?

Passionné très tôt par le dessin, Damien Cuvillier réalise ses premiers travaux d’illustrations dès 16 ans et participe à de nombreux concours de bande dessinée. Après avoir collaboré à des collectifs, il publie son premier album en 2010 Les Sauveteurs en mer (Vents d’Ouest). Par ailleurs, il participe à des spectacles multidisciplinaires alliant conte, musique et dessin.

Il publie aussi dans la revue dessinée.

En 2006, il reçoit le Prix Régional au festival de la bande-dessinée d’Amiens. En 2014, il reçoit le Prix coup de cœur du festival Quai des bulles à Saint-Malo.

Il rejoint les éditions Futuropolis en 2014 avec Chroniques de Notre Mère la guerre, collectif avec Maël et Kris avec qui il collabore sur Nuit noire sur Brest. En 2017, il participe à la série La Guerre des Lulus. Depuis, ce passionné du dessin et de la narration alterne les collaborations.

Ses livres
  • Mary Jane avec Frank Le Gall, éd. Futuropolis, 2020
  • La Guerre des Lulus – 1916 : La Perspective Luigi, avec Régis Hautière, éd. Casterman, 2018-2019
  • Eldorado avec Hélène Ferrarini, éd. Futuropolis, 2018
  • Nuit noire sur Brest avec Kris et Bertrand Galic, éd. Futuropolis, 2016
  • Les souliers rouges, avec Gérard Cousseau, éd. Bamboo, 2014-2015
  • La crise, quelle crise ? avec Dominique Zay et Kris, éd. de la Gouttière, 2013
  • Aïcha K. avec Jean-François Chanson, éd. Alberti, 2013
  • La guerre secrète de l’espace, Tome 1 : 1957 Spoutnik avec Régis Hautière, éd. Delcourt, 2010

Lien vers Futuropolis

Jusqu’au 9 juillet : expositions de planches originales de la BD à la librairie

Coups de Tracteur #11 spécial poésie

Poésie

Pauline Delabroy-Allard nous avait entraîné.e.s avec sa prose hypnotique dans “ça raconte Sarah” (éd. de Minuit). Dans “Maison-tanière”, la narratrice s’est réfugiée dans cette maison d’amis qui la réconforte et devient un peu la nôtre. Chaque jour, Pauline choisit un disque dans la bibliothèque des hôtes et, le temps du vinyle, écrit un poème puis prend une photo. Dans la deuxième partie du livre, la tristesse prend le pas et cette fois, ce sont les plafonds, avec leurs traces, leurs fissures, qu’elle photographie.
Un texte tour à tour poignant, léger, grave, sensuel.

Extrait à écouter

“Maison-tanière” de Pauline Delabroy-Allard, éd. L’iconoclaste, 80 p., 13€

C’est d’une main légère que Cédric Le Penven creuse ses plaies comme les sillons dans sa terre. Dans ce recueil qui tend vers le journal, l’auteur interroge la souffrance et la beauté du quotidien. Où l’on comprend aussi pourquoi le poète plante des arbres et les écrit.
Des poésies comme des lames, belles et saisissantes.

grandir, c’est peut-être cesser de croire qu’une douleur nous ressemble plus qu’un sourire

Un sol trop fertile, Cédric Le Penven, Éd. Unes, 80p., 17€

Rupi Kaur s’est fait connaître avec “Lait et miel” (publié aux éd. Charleston en France).
Artiste, elle réalise des performances et explore une grande variété de thèmes dans son travail comme l’amour, les traumatismes, la féminité, la migration.
Dans “Home body”, Rupi Kauri souhaite défricher les frontières d’un corps qui a été violenté pour apprendre à l’aimer.
Ce livre présente à la fois ses dessins, esquisses et poésies. Fraîcheur, urgence et spontanéité sont les lignes directrices de son travail. Comme des haïkus modernes, en quelques mots, Rupi Kaur parle de tristesse mais aussi de guérison.
Une poétesse à découvrir.

“Home body” de Rupi Kaur, éd. Nil, 192 p., 17,50€

Une pièce manquante
dans un puzzle
fait un trou dans le paysage.

Comment grandir avec un secret trop lourd à garder ? Tout en tissant des liens avec “Alice au pays des merveilles”, ce recueil évoque ce que chacun peut construire pour supporter un événement de notre passé.
Un ouvrage délicat et émouvant.

“Amnésies” de Marlène Tissot, éd. La boucherie littéraire, 14€

Dans un cri, cette poétesse dénonce avec rage la violence – malheureusement universelle – faite aux femmes au Guatemala. Voici une lecture uppercut qui engage à la résistance.
L’écriture radicale de Regina José Galindo reflète la violence de son «Guatemalade, malade, malade».
Tragique et percutant, ce texte violent vous laissera K.O.

“Rage” de Regina José Galindo, éd. Les lisières, bilingue espagnol-français, 88 p., 14€

À la fois lyrique et narrative, la poésie de Kimberley Blaeser dit la violence subie mais aussi la survivance de la nation et de la culture amérindienne Anishinaabe. Kimberley utilise une langue précise et riche qui absorbe son lecteur.
Au plaisir de la lecture s’ajoutera celui de l’objet qui est beau en soi : typographie, mise en page, qualité du papier. De plus, l’ouvrage est bilingue et comporte de nombreuses notes de la traductrice.

Résister en dansant, Kimberley Blaeser, Éd. des Lisières, 17€

Encore un bel objet-livre aux éditions des Lisières que l’on a plaisir à caresser de la main avant de le dévorer avec les yeux ! L’autrice a su créer un lien doux et organique entre le texte et les linogravures.
Un texte qui invite à la contemplation et à la réconciliation.

“La musique du vent” de Lætitia Gaudefroy Colombot, couverture illustrée d’une linogravure originale de l’artiste, 48 p., 12€

Zoom sur deux maisons d’édition qui viennent de rejoindre les rayons de la librairie

La Boucherie Littéraire

Les éditions La Boucherie littéraire ont été créées en 2014 dans le Lubéron par Antoine Gallardo.
Elles publient des auteurs contemporains de langue française, offrant exclusivement à lire de la poésie. Poésie à fleur de peau, intime, parfois difficile, introspective, vivante, qui sait aussi être incisive et saisissante.
La forme poétique privilégiée est le retour à la ligne.
Les éditions sont menées avec exigence, que ce soit dans l’accompagnement de l’auteur et de son texte ou encore dans les choix de papiers de création et dans l’impression.
Selon Antoine Gallardo “Éditer est un acte de création à part entière.”

La collection “Carné poétique”
Elle est constituée de la viande des auteurs et des lecteurs (qui souvent écrivent eux-mêmes). Il s’agit de livres-objets hybrides à mi-chemin entre le carnet blanc et le livre imprimé. Ce sont des carnets d’inspiration : la poésie lue nous inspire autant que ce qui nous entoure. Ainsi, dans le steak de tous les jours, une poésie originale de 20 pages est prise en sandwich entre 40 pages vierges, laissées à la création du lecteur. La chair restante présente l’auteur et son travail.

lien vers la boucherie littéraire

Les éditions Les Lisières

La poésie est une graine à cultiver, c’est l’herbe folle qui défie les « monocultures de l’esprit » (Vandana Shiva), tout en elle tend à proliférer. Et jamais elle ne se résoudra à n’être qu’un sous-rayon de la littérature.
Fondées en 2016, les éditions des Lisières sont nées dans la Drôme sous la main de Maud Leroy.
Elles abritent des voie/x poétiques.
Considérant que la poésie ne s’arrête pas au poème mais qu’elle constitue une inscription de l’humain sur terre, la maison souhaite faire entendre une diversité de voix, notamment des voix discrètes comme celles des ruraux, des femmes ou des colonisés.

Convivialité et bibliodiversité sont deux concepts qui guident le travail des Lisières, où une part importante du catalogue est tournée vers l’édition bilingue.
L’édition y est conçue comme un outil convivial. Le livre est donc pensé ici plus comme un objet artisanal, fait de plusieurs voix, de plusieurs mains, que comme une marchandise standardisée. Ainsi, la plupart des couvertures des livres sont en typographie au plomb et linogravure – avec le soutien de Pierre Mréjen des éditions Harpo &.
Quant à l’impression, elle est assurée par un imprimeur et un façonnier locaux. Les papiers sont choisis méticuleusement. Il en résulte des livres sobres et sensuels.

lien vers les éditions des lisières

Tapissons-nous !

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Mardi 22 juin à Varen, 17h30 sur les berges de l’Aveyron

« Danses chimériques » par Alice Chaudat de la compagnie L.atente sur une musique composée par les élèves de CP-CE1 avec Le Rock d’Anglars, à partir de leurs Chimères réalisées avec Marine Giacomi (à découvrir dans les rues du village)

Mercredi 23 juin à St-Antonin, de 18h à 20h au BaZart

« Portraits du vivant », dix habitants passionnés de nature croqués par Marine Giacomi dans des portraits audio-dessinés-filmés

Vendredi 25 juin à St-Antonin, de 17h à 19h place du Pradel

« Balade artistique » sur les plantes sauvages de la rue, avec Marine Giacomi et Sophie Rambeau, éducatrice à l’environnement.
Réservation : mdp82@wanadoo.fr / 05 63 24 06 26

Samedi 26 juin à Caylus, de 10h30 à 12h30 sur le marché

  • « Portraits du vivant » projetés au Fablab
  • « Élections intercommunales du vivant », dernières heures pour voter Découverte des Chimères collées dans les rues
  • 11h : « Danses chimériques » par Alice Chaudat de la compagnie L.atente

Samedi 26 juin à St-Antonin, 18h sur berges de l’Aveyron – Soirée de clôture

  • 18h : dépouillement des votes place des Moines, annonce des résultats des « Élections intercommunales du vivant »
  • sur les berges « Danses chimériques» par Alice Chaudat sur l’escalier monumental
  • Tirage de la tombola « Tapissons-nous »
  • « Portraits du vivant » projetés au BaZart de 18h à 20h