Coups de tracteur #21

Littérature

Nous avons eu un coup de foudre pour La Foudre ! (Bon d’accord, c’est facile, mais tellement tentant…). Avec ce texte, Pierric Bailly nous fait traverser le roman comme on traverse un paysage, avec souplesse et émerveillement. Tout sonne juste, le ton, l’histoire. Qu’il est fort ce Bailly !
L’histoire ? John, berger dans le Jura découvre qu’Alexandre, un ancien ami lycéen, a tué un autre homme. John en est autant sidéré que fasciné. Il décide de comprendre ce qu’il s’est passé. Et le lecteur, au fil des pages, découvre les liens qui le relient à Alexandre…
Brillant !

“La foudre” de Pierric Bailly, éd. POL, 24€

PS : merci à Chloé qui se prête avec brio à toutes les mises en scène de livres…

Qu’est-ce que le deuil ? Faut-il accepter cette douleur ou vaudrait-il mieux l’annihiler grâce à une pilule ? C’est à travers cette réflexion sur la difficile condition humaine qu’Anne Cathrine Bomann signe un roman incisif qui se lit comme un thriller. Par le biais de ce sujet philosophique, l’autrice nous montre également les jeux de pouvoir de la science et du monde universitaire. Et vous, jusqu’où accepteriez-vous de perdre votre âme ?

Anne Cathrine Bomann “En dehors de la gamme”, éd. La Peuplade, 23€

Ottavia est une femme libre, Ottavia, qui dédie sa vie à la cuisine. Ce faisant, elle nous entraîne dans une Rome culinaire et gastronomique.

Avec son style précis et sensuel, Julia Kerninon nous fait vivre les pensées d’Ottavia et nous fait appréhender la complexité d’une vie de femme, qui est aussi une mère et un être passionné.

Julia Kerninon “Sauvage”, éd. L’Iconoclaste, 20,90€

Si vous avez suivi la “rentrée littéraire”, vous avez peut-être beaucoup entendu parler de ce livre. Et, indéniablement, il s’agit d’une prouesse. Entre roman, essai, récit, Neige Sinno parvient à nous parler de l’impensable (l’inceste dont elle a été victime) sans tomber dans le pathos ni le sensationnalisme. Telle une funambule, elle reste sur le fil et le lecteur retient son souffle avec elle. L’autrice déplie les cartes de la littérature et nous la suivons sur ces chemins d’introspection dans un voyage dont on ne revient jamais.

Neige Sinno “Triste tigre”, éd. POL, 20€

“Cependant, si je tendais vers cela, vers le devenir de dominé devenu dominant, de guerrière qui se relève et se venge, de résiliente nietzschéenne, est-ce que je ne risquerais pas d’écraser à mon tour plus petit que moi ? Comment faire pour s’élever à une plus grande puissance sans que cela tourne à l’oppression d’un autre ? Comment transcender le mal dans la douceur et non dans un nouveau mal ?” (p.262-263)

Les voisins d’Alan, romancier, lui proposent de garder leur piscine. Une aubaine, se dit le romancier, qui veut se plonger dans l’écriture d’un roman “sérieux”. C’est sans compter sur les multiples problèmes qui vont s’accumuler, grâce à son talent indéniable de loser.

Si vous aimez les situations cocasses et l’humour absurde, foncez, vous allez vous régaler et vous serez observé.e par vos éclats de rire !

C’est ici Fabrice Caro qui signe ce roman, aussi connu sous le nom de Fabcaro en bande dessinée.

Fabrice Caro “Samouraï”, éd. Folio, 8,10€

Tout est dans le titre. Ou comment une mère (Emma) perd pied, après la disparition de sa fille pendant quelques heures. Lorsqu’elle la retrouve, tout est décalé, perturbé. Cela va provoquer chez Emma une fissure qui la plonge (et nous avec) dans une vertigineuse incertitude, qui frôle la folie.

Un roman fort et dérangeant.

Stéphanie Kalfon “Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de mon cerveau”, éd. Verticales, 18,50€

Poésie

Un recueil aux multiples symboles, où l’ombre et la lumière ne cessent de se frôler, de se poursuivre. Simon Johannin mêle comme toujours le cru et le romantisme dans un grand incendie.

Simon Johannin “La dernière saison du monde”, éd. Allia, 10€

Je n’ai pas aimé te rendre triste
Je n’aime que ton odeur
Et le satin d’une peau
Tant de fois chérie par le sel de cette mer
où tes cheveux s’enroulent
Mais si je sens l’existence des dieux
c’est qu’ici certains d’eux s’en mêlent
et choisissent le bord de tes lèvres
pour poser le sourire mouillé
qui liera mon âme à la tienne

(p.24)

Littérature jeunesse

Ce roman est un voyage dans le Paris des années 20, où les droits des femmes tentent de s’affirmer.
Trois femmes, trois amies en avance sur leur époque tentent de remettre en question le patriarcat, telles des suffragettes à la française.
Un roman qui peut permettre aux jeunes ados d’aborder l’histoire de la lutte des femmes pour leurs droits.

Laëtitia Casado “La folie des papillons”, éd. Scrineo, 17,90€.

Album jeunesse

Monsieur Hibou a une bonne vue et une excellente mémoire. Cela lui permet de renseigner tous les animaux lorsqu’ils sont perdus (et permet à l’enfant de suivre avec le doigt le chemin à emprunter).
A la fin de sa journée, ses amis l’attendent. Ils ont un loooong chemin à faire et une personne extraordinaire à retrouver !

Un album adorable qui sera lu et relu !

Junko Shibuya “Au bureau d’information de monsieur Hibou”, éd. Actes Sud jeunesse, 14,50€

Rencontre avec Jacky Schwartzmann dans une Caverne !

Lundi 2 octobre à 18h30

Nous avons eu un coup de tracteur pour “Shit!” de Jacky Schwartzmann, un polar désopilant où un conseiller principal d’éducation se retrouve impliqué dans un trafic de drogue. Jacky Swhwartzmann a bien voulu répondre à notre invitation et ô joie, nos amis de La Caverne nous accueillent dans leur lieu magique.

Autant dire que cette rencontre va dépoter !

Mais, teuteuteu, pour accéder au Graal, il faudra réserver (le nombre de places est en effet limité) au 07 82 55 72 27 ou sur letracteursavant@gmail.com.

A très vite !

L’auteur Jacky Schwartzmann

Durant vingt-cinq ans Jacky Schwartzmann a enchaîné les petits boulots, autant pour gagner sa vie que pour observer ses contemporains. Il est maintenant auteur et scénariste de bandes dessinées et de longs-métrages. Son parcours à la fois schizophrène et formateur lui a forgé une plume incomparable. Il revient au sommet de son art avec SHIT !.

Shit !

Quand Thibault débarque à Planoise, quartier sensible de Besançon, il est loin de se douter que la vie lui réserve un bon paquet de shit. Conseiller d’éducation au collège, il mène une existence tout ce qu’il y a de plus banale. Sauf qu’en face de chez lui se trouve un four, une zone de deal tenue par les frères Mehmeti, des trafiquants albanais qui ont la particularité d’avoir la baffe facile. Alors que ces derniers se font descendre lors d’un règlement de comptes, Thibault et sa voisine, la très pragmatique Mme Ramla, tombent sur la cache de drogue.

Que faire de toute cette came ? Lorsque notre duo improvisé compare ses fiches de paie avec le prix de la barrette, il prend rapidement une décision. Un choix qui pourrait bien concerner tout Planoise.

La Caverne

Située sur la commune de Penne du Tarn, en bordure d’Aveyron et à un kilomètre du château de Bruniquel, La Caverne à Penne est un haut lieu de l’aventure humaine.
Connue sous le nom de Grotte de Courbet, cette cavité naturelle a conservé la trace de nos ancêtres magdaléniens.

​La Caverne est à présent un lieu dédié à la fête et à l’esprit de création. Sa nature ne lui permet pas de s’ouvrir au grand public, mais l’autorise à recevoir des invités pour des moments privilégiés à l’occasion de diverses manifestations artistiques.

https://lacaverne.wixsite.com/lacaverne/galerie-photo-1

Les modalités pratiques

Le nombre de places est strictement limité et la rencontre se fait uniquement sur réservation au mail suivant : letracteursavant@gmail.com

Se rendre à La Caverne

La Caverne se situe route de la Madeleine, sur la commune de Penne. Pour vous y rendre, prendre la direction de Bruniquel, ne pas entrer dans le village mais franchir le pont (vous traversez donc l’Aveyron). Tout de suite après le pont, suivre la route sur la droite. Continuer sur 800 mètres, La Caverne sera sur votre gauche (et l’Aveyron sur votre droite). C’est clair ? N’oubliez pas votre petite laine, La Caverne n’est chauffée que par la chaleur humaine, ce qui est déjà beaucoup mais pas toujours suffisant…

Le stationnement est limité, nous vous conseillons de co-voiturer et de vous garer bien en amont de La Caverne.

Rencontre avec Matthieu Amiech, L’industrie du complotisme

Vendredi 15 septembre à 18h, Salle des Thermes

Matthieu Amiech est un des animateurs des éditions La Lenteur. Il est également auteur. A ce titre, il viendra nous présenter son dernier livre “L’industrie du complotisme”. La rencontre aura lieu vendredi 15 septembre à 18H, salle des Thermes, sous forme de débat. Il n’est pas nécessaire de réserver. Cette soirée est organisée par l’association “Ici et maintenant”. La librairie offre le verre de l’amitié à l’issue de la rencontre.

Le livre L’industrie du complotisme

Dans la foulée du Cauchemar de don Quichotte et de La Liberté dans le coma, Matthieu Amiech poursuit l’exploration des ravages de la numérisation sur les sociétés humaines. Internet et les réseaux sociaux sont ainsi le terreau du phénomène complotiste. Mais celui-ci a également pour carburant le nihilisme des oligarchies, qui assument de plus en plus l’appauvrissement des populations et la destruction de la vie sur terre, pour maintenir le système économique en place.

Dans une ambiance de fin du monde, le complotisme ne peut que proliférer. Ce livre choisit d’affronter les questions qu’il soulève (tantôt absurdes, tantôt légitimes), en les réinscrivant dans une perspective politique.

L’auteur et la maison d’édition

Matthieu Amiech est impliqué dans l’Assemblée des habitants de Saint-Antonin et alentours. Il est l’un des créateurs des éditions La Lenteur, et il participe aux activités du collectif Écran total, en lutte contre la numérisation de la société et de nos existences. Il est notamment l’auteur de “Le cauchemar de Don Quichotte” (éd. La Lenteur) et “La technocratie en marche” (éd. Le monde à l’envers).

Fondées en 2007, les éditions La Lenteur documentent de manière variée (essais, poésie, récits de luttes contemporaines, réédition de textes politiques classiques du XXè siècle…) les reculs de notre autonomie matérielle et mentale, face à une industrialisation toujours plus poussée de la vie. Elles s’inscrivent dans une perspective de subsistance, anti-capitaliste et fédéraliste. Elles publient peu, insistent sur le rôle du déferlement technologique dans la paralysie politique de notre époque et le fatalisme qui y règne; et proposent donc de combattre cette paralysie en s’opposant à toutes les innovations qui font régresser la société et l’espèce humaine (smartphones, intelligence artificielle, bio- et nanotechnologies…).

Dédicace de Marie Spénale

Vous avez entre 7 et 10 ans (ça fonctionne aussi en âge mental) et vous aimez faire la fête ? Alors, dimanche 20 août, venez rencontrer Marie Spénale lors de la dédicace (dédicaces trop mimis au passage) de sa nouvelle BD jeunesse “Millie & Catsou à l’ultra fiesta”.
Une BD aux couleurs pop qui donne envie de bouger les gambettes et remplie de messages positifs : s’accepter, s’encourager, aller vers les autres… Le bonus : une page au milieu de la BD qui récapitule les situations et permet de lire la BD dans le sens qu’on veut, façon “livre dont tu es le héros/l’héroïne”. On est totalement fans des dessins. 😍
Cela se passera le dimanche 20 août de 10h30 à 12h30 devant la librairie. Réservez la date dans votre agenda !

L’autrice

Marie Spénale est illustratrice et autrice de BD.

Elle travaille notamment pour Milan, Bayard, Dupuis, Delcourt, Hatier, Flammarion…

Marie Spénale a suivi des études d’arts appliqués, et intégré d’abord un DMA d’illustration à l’école Estienne puis les Gobelins (section multimédia), à Paris. Elle vit désormais à Bruxelles.

En 2012, elle a remporté le prix Révélation Blog BD du Festival D’Angoulême.

La BD

Un graphisme pop et moderne, des personnages attachants, une palette de couleurs vibrantes… Invitez-vous à la plus ultra des fiestas, imaginée par Marie Spénale.

Quel vacarme ! Impossible pour Millie et Catsou de fermer l’œil : le voisin organise une ultra fiesta à l’étage du dessus. Si c’est comme ça, autant s’inviter ! Ni une ni deux, nos deux héros troquent leur pyjama contre des tenues de soirées.

L’’exploration de la fête se fait au fil des planches, à travers plusieurs histoires lisibles dans n’importe quel ordre, façon « livre dont vous êtes le héros ».

Marie Spénale “Millie & Catsou à l’ultra fiesta”, éd. Nathan, 12,95€

Dédicace de Titouan Beaulin

Titouan Beaulin est un jeune auteur de BD prometteur. “La chevaleresse” dont il est le dessinateur, est une ode à la liberté et l’acceptation de soi. Son trait et ses couleurs mettent en valeur la fraîcheur du propos.

Venez le rencontrer dimanche 6 août de 10h30 à 12h30 devant la librairie !

La BD

“La chevaleresse” est un album qui conjugue époque médiévale et féminisme ! Héloïse, fille de comte, a trouvé un arrangement avec Armand, le nobliau à qui elle est promise. Il déteste se battre, elle adore ça. Chaque jour, lorsque les hommes s’entraînent, Héloïse abandonne ses broderies pour revêtir une armure et se faire passer pour Armand. Sa dextérité fait parler, tant et si bien, qu’Armand est appelé par le roi pour combattre à ses côtés. Mais Héloïse n’a pas dit son dernier mot…

Avec La Chevaleresse, Elsa Bordier et Titouan Beaulin mettent en valeur deux protagonistes qui ne trouvent pas leur place dans le monde qui est le leur. Ils ne sont pas conformes aux attentes de la société, ni de leurs parents, ce qui les poussent à trouver un stratagème pour vivre leur vie telle qu’ils la souhaitent.

“La chevaleresse” d’Elsa Bordier (scénario) et Titouan Beaulin (dessin), éd. Jungle, 22€

L’illustrateur

Titouan Beaulin est dessinateur et coloriste, il a étudié pendant trois ans la bande dessinée à Chambéry. Il a étroitement collaboré avec plusieurs dessinateurs de bande dessinée dont Mathieu Bablet et Anne Masse. La Chevaleresse est son premier roman graphique.

Quelques images…

Écrire le corps et l’intime en bande dessinée

Rencontre croisée entre Julie DELPORTE et Léa CASTOR, samedi 8 juillet à 11h, animée par Elsa DORLIN

En partenariat avec la médiathèque Amélie Galup, nous avons la grande joie de recevoir Julie Delporte pour « Corps Vivante » et Léa Castor pour « Cher Blopblop ». La rencontre sera animée par Elsa Dorlin et aura lieu à la médiathèque Amélie Galup. Gratuit uniquement sur réservation.

Dans Corps Vivante, roman graphique éblouissant, Julie Delporte retrace l’histoire de sa sexualité, marquée par la violence , les clichés et les injonctions liées à la culture hétéronormative. Léa Castor, avec Cher Blopblop, explore avec justesse et complexité le sujet de l’IVG, dans un tourbillon de couleurs et d’émotions.

Deux autrices qui évoquent dans une perspective féministe le corps et l’intime de manière remarquable dont la rencontre sera animée par Elsa Dorlin, philosophe féministe.

GRATUIT SUR RESERVATION. Pour les parents qui n’ont pas de mode de garde, un atelier lecture pour enfants sera proposé par Isabel pendant la rencontre.

Pour réserver : 07 82 55 72 27 ou letracteursavant@gmail.com ou 05 63 68 22 34 ou mediatheque.stantonin@orange.fr

Lieu : Médiathèque Amélie Galup à Saint-Antonin-Noble-Val

Julie Delporte

Julie Delporte est une autrice et artiste multidisciplinaire née en France en 1983. Elle vit maintenant à Tiohtiá:ke / Montréal. On lui doit plusieurs romans graphiques publiés aux Éditions Pow Pow, dont Journal et Moi aussi je voulais l’emporter. Elle a également fait paraître un album jeunesse, Je suis un raton laveur (La courte échelle) et un livre de poèmes illustrés avec des gravures à l’eau-forte, Décroissance sexuelle (L’Oie de Cravan). Corps vivante est son plus récent livre.

Il lui arrive d’écrire des essais littéraires, de réaliser des illustrations pour divers magazines et maisons d’édition et de collaborer à des publications collectives. En parallèle de tout ça, Julie Delporte explore différentes techniques d’impression (sérigraphie, risographie et gravure), crée des fanzines, donne des ateliers de création et fabrique des pièces en céramique.

À 35 ans, après avoir surligné de toutes les couleurs son exemplaire de La pensée straight de Monique Wittig, Julie Delporte arrête de porter des robes et prend son avenir en main.
Dans ce roman graphique qui fait suite à Moi aussi je voulais l’emporter, l’autrice retrace l’histoire de sa sexualité. Une histoire marquée par la violence malheureusement trop banale des agressions, comme par celle des clichés et des injonctions liés à une culture de la performance et de l’hétéronormativité.

“Corps vivante” de Julie Delporte, éd. Pow Pow, 27€

Léa Castor

Illustratrice et autrice de bandes dessinées, Léa Castor aborde son travail dans une perspective féministe avec l’envie d’ouvrir à la bienveillance et à la sororité. Elle a publié ses deux premières BD Corps à cœur Cœur à corps (2019) puis Pas prêtes à se taire (2021) aux éditions Lapin. Elle a également publié la bande dessinée Les décodeuses du numérique aux CNRS Éditions en 2021.

Léa aime embarquer son lectorat dans ses questionnements, sa vulnérabilité et ses contemplations. Cher Blopblop, lettre à mon embryon est sa première fiction en tant qu’autrice et dessinatrice.

« Deux barres sur un bout de plastique plein de pisse. C’était ça, l’annonce de toi en moi. J’ai eu l’impression qu’elles avaient le pouvoir d’arrêter le temps, puis de le rendre insupportable. Beaucoup de choses se sont brisées face à ces deux minuscules barres. Ma conviction stupide que ça ne m’arriverait jamais, mon rêve d’une grossesse désirée et heureuse. Tout ça, remplacé par une forme de désespoir. »

Solitude, peur, incompréhensions et violences médicales… Dans un tourbillon de couleurs et d’émotions, Léa Castor brise le tabou de l’IVG.

“Cher Blopblop” de Léa Castor, éd. Leduc Graphic, 20€

Elsa Dorlin

Elsa Dorlin est philosophe, professeure de philosophie contemporaine à l’université de Toulouse Jean Jaurès.
Elle est notamment l’autrice de :
Sexe, race, classe : pour une épistémologie de la domination, éd. PUF, 2009
Elsa Dorlin et Éric Fassin (dir.), Reproduire le genre, éd. BPI, 2010
Feu ! Abécédaire des féminismes présents, éd. Libertalia, 2021

Coups de tracteur #20

Littérature

Autour du témoignage d’une thanatopractrice nommée Gabriele et d’extraits de l’émission télévisée de Vis ma vie de thanatopracteur, Amandine Dhée tisse une importante réflexion sur la mort (sur la vie!) qui mêle poésie, drôlerie et philosophie.
Un livre qui se dévore mais qui fait réfléchir longuement et qui reste en nous pour toujours !

“Sortir au jour” d’Amandine Dhée, éd. La Contre Allée, 16€

A travers les archives photographiques de son père, Marisa Cornejo retrace l’histoire de son exil. Sous-titré “Une archive d’artiste soustraite au terrorisme d’État”, ce livre aborde le traumatisme de la dictature militaire d’Augusto Pinochet au Chili et ses conséquences sur la vie de la famille Cornejo. Si le sujet paraît complexe, le livre est tout à fait accessible, notamment grâce à une écriture factuelle qui parvient à toucher profondément son lectorat.

“L’empreinte” de Marisa Cornejo, éd. art&fiction, 24€

« Qu’est-ce que l’exil ? » Il est minuit en plein hiver 1997 et la petite réception […] se poursuit entre conversations et shots de tequila, lorsque cette question m’est soudain adressée. J’ai alors la sensation d’être engloutie par la terre. […]

Pour moi l’exil, c’était jouer pendant des heures avec mon frère à construire des véhicules où nous pouvions embarquer nos ours en peluche et tous nos jouets, nous déplacer tous ensemble et nous arrêter n’importe où, sans avoir à abandonner l’un d’eux derrière nous… (p.29)

Par quel prodige Gilles Marchand s’y prend-t-il pour nous remuer le cœur et les tripes et, qu’une fois le livre refermé, on n’ait qu’une envie : recommencer la lecture ? Éblouissant !

“Le soldat désaccordé” de Gilles Marchand, éd. Aux Forges de Vulcain, 18€

Ce texte est une réécriture du mythe grec de Pygmalion, le sculpteur tombé amoureux de sa création, raconté du point de vue de Galatée. Madeline Miller lui redonne ici voix et conscience, de manière presque politique.

“Galatée” de Madeline Miller, éd. Calmann-Lévy, 6,90€

Poésie

Mon Corps de ferme propose l’exploration d’une enfance passée dans une exploitation laitière bretonne. Cette exploration se fait entre données chiffrées de l’histoire de l’agro-alimentaire et intimité de la famille et du corps de la poétesse. Une poésie rare, à la fois avare de mots, lourde et légère de (doubles)-sens. Attention, lecture coup de poing qui éclate tous les clichés du milieu rural !

“Mon corps de ferme” d’Aurélie Olivier, éd. du Commun, 11€

Moi qui avais pris l’habitude, cachottière de naissance,

de faire les choses par-derrière, me voici sommée

d’en faire toute une histoire

Pour aider mon corps de ferme, je pars à la recherche

d’informations officielles

Essai

Dans ce court essai, Blandine Rinkel interroge ce qui fait la spécificité d’un être humain, avec ses failles et ses contradictions mêlées. Une ode aux convictions et à l’incertitude.

Vivifiant.

“A-t-on encore le droit de changer d’avis ?” de Blandine Rinkel, éd. Alt, 3,90€

Littérature jeunesse

Dans cet album, vite, il faut aider nos héros à échapper aux griffes d’une infâme sorcière ! Mais il faut prendre le temps de scruter chaque image pour trouver des indices.

C’est joyeux et ludique et ça permet de regarder plein de petits détails qu’on adore.

“Comment ratatiner la sorcière du quartier ?” de Catherine Leblanc et Roland Garrigue, éd. Glénat Jeunesse, 14,50€

Le livre qui donne envie d’avoir peur !

On frissonne de la joie d’avoir (un peu) peur à chaque page. Et les illustrations vivantes et expressives sont un régal !

“Le livre qu’il ne faut pas ouvrir (sous aucun prétexte !) de Steve Patschke et Roland Garrigue, éd. Glénat Jeunesse, 12,50€

Le conte du petit chaperon rouge revisité de manière désopilante. Voilà qui ravira petits et grands ! Le tout traité avec de splendides illustrations.

“La cape magique” de Nadine Brun-Cosme et Sibylle Delacroix, éd. Kaléidoscope, 13,50€

Avec ses illustrations magnifiques invitant à la contemplation, cet album d’une grande douceur est un hymne à la patience et à l’enthousiasme.

A lire avant de partir en vacances !

“Montre-toi montagne !” de David Wautier, éd. Le Diplodocus

Voici un magnifique album sur l’amitié. 

À sa lecture on ressent de la douceur, de l’apaisement avec un brin de mélancolie. 

“Le chant des grands bateaux” de Nadine Brun-Cosme, éd. Courtes et Longues, 22€

Un petit livre idéal pour les premières lectures (et qui comprend une suite pour celles et ceux qui tomberaient sous le charme de Thérèse Miaou).

Les aventures de THÉRÈSE MIAOU, chatte caractérielle, vous feront bien rire. 

“Moi, Thérèse Miaou – Jamais vu un cadeau aussi nul !” de Gérard Moncomble et Frédéric Pillot, éd. Hatier Jeunesse, 5,50€

“Une vieille odeur de haine”, dédicace de Bernard Ariès

Le dimanche 25 juin de 10h30 à 12h30, l’auteur Bernard Ariès est à la librairie pour dédicacer son livre, “Une Vieille odeur de haine” qui se déroule dans le Tarn !

Le livre

Dans nos villages aussi on a de beaux assassinats. Évidemment lorsque c’est vous qui découvrez le cadavre, chez vous, cela vous interroge beaucoup sur le pourquoi du comment et puisque l’on est retraité et encore un peu agile de la tête et des jambes, on cherche à comprendre ce qui est venu perturber cette région et ses habitants. Cette femme, je la connaissais un peu et parce que je la connaissais j’ai voulu comprendre ce lui était arrivé. Évidemment cela m’a entraîné assez loin du Tarn et assez loin de notre époque. Le doigt dans l’engrenage, on finit par retrouver dans la fureur des guerres qui ont traversé notre petite Europe, une certaine vérité. Mais on revisite aussi l’immensité des crimes du siècle passé. Cette vérité est amère et ma génération restera hantée par ce XXe siècle des horreurs. Enfin, une fois la vérité révélée, il s’agit de savoir qu’en faire…

L’auteur

Bernard Aries est né en Ardèche en 1950. Passionné par la poésie de Gaston Couté, Brassens, Leprest, il écrit et chante ses chansons tout en écrivant son premier roman, qui se déroule dans le Tarn où il réside depuis une vingtaine d’années.

Papa ou Le Francky, dédicace de Camille Blandin

Figure montante de la bande dessinée humoristique, Camille Blandin nous fait l’honneur de (re)venir à la librairie pour dédicacer son nouveau livre, “Papa ou le Francky” publié aux super éditions Exemplaire. Ça se passe le dimanche 18 juin de 10h30 à 12h30 et ça fera un excellent cadeau de fête des pères !

Camille Blandin

Diplômé en graphisme aux Beaux-Arts de Toulouse, Camille Blandin est plus connu sous le nom de @strrripclub, son compte instagram où il publie régulièrement des strips de BD humoristiques. En mai 2022 sortait un recueil de ces strips intitulé “Rien à feutre” qui nous régalait par ses couleurs et son côté trash. Il vit et travaille à Toulouse où il mène plein de projets autour de l’illustration !

Papa ou le Francky

Mon papa, il est professeur de maintenance industrielle. Avant, il était mécano. Il sait réparer des voitures, fabriquer des poêles à bois double combustion, il a huit ponceuses différentes, plus encore de perceuses, il a une passion pour le scratch parce que c’est pratique, il porte des chaussures de sécurité pour la sécurité, il fait des trous dans les chaussettes quand il n’y laisse pas des bouts de béton, il fait pousser des citrouilles et des carottes, il ne sait pas trop utiliser son smartphone, il accroche tout avec du fil de fer (parce que c’est pratique aussi), il a un camion, il aime aller à la déchèterie, il a le même t-shirt en mille exemplaires. 

Le Francky, c’est un papa unique en son genre, et à la fois un papa comme les autres qui fait des trucs de papas.

Extraits

“Gainsboum” dédicace de Robert Pico

Le livre

Ami de Serge GAINSBOURG, Robert Pico dresse le portrait de son père, Joseph Ginsburg, et révèle l’initiation aux arts du futur chanteur.

Le p’tit Pico, chanteur chez “Vogue”, sillonnait les 45 tours et les années 60 avec son pote Gainsbourg. Il a rencontré Joseph Ginsburg, et il nous narre la vie du juif Ukrainien émigré à Paris, Pygmalion de son fils, tout en nous révélant un Gainsbourg jeune, insolite et méconnu…

Ce livre raconte l’histoire d’un mec d’Ukraine, papa du célèbre Gainsbourg, Serge l’appelait affectueusement “Gainsboum”, parce qu’au piano, disait-il, il faisait… “Boum !”

Robert Pico

Partageant sa vie entre la Louisiane et Montauban, Robert PICO a vécu sept ans dans le show-biz à Paris. Auteur-compositeur-interprète, il a enregistré huit disques vinyle 45-tours : Pathé, Vogue, RCA. Il a également composé plusieurs chansons pour d’autres, notamment Alain Delon, Georges Guétary, Bourvil, Régine… Robert Pico a obtenu le « Grand Prix de la Sacem » pour sa chanson La valse de Chopin.

Il a poursuivi une carrière d’écrivain avec une vingtaine de titres publiés chez Denoël, le Rocher, Arléa… etc.

Extrait

En plein sous le décalage aurore, nous ne nous étions pas couchés de la nuit. Nous sortions directement de chez “Régine”, où nous avions bringué en belles compagnies anglaises.

“Papa est le fils que j’aurais voulu avoir !”, m’avait-il dit alors que, barbe naissante, lunettes noires sur le nez, nous prenions notre café-crème à la terrasse ensoleillée d’un bistrot de la Porte Dorée.

—Tu lui causes comme ça à ton crabe ?

—En trente-huit balais, c’était la première fois qu’il m’a foutu une avoinée. “Trou du cul”, ça m’avait échappé. D’habitude il est doux et patient de nature, Papa. Mais hier, surpris par ma réponse – nous parlions de l’égalité entre les hommes -, je lui ai chatouillé le tempérament et, soudain, dans sa tête, un fusible a sauté !”

Particulièrement détendu et en veine de confidences, Serge m’avait parlé de Joseph, son père.

“Incontestablement, il est le mec de ma vie. Chaque homme peut être père ; la difficulté, c’est de devenir papa, et lui, il est mon Pygmalion, notre patriarche, au sens biblique du terme, et je suis en quelque sorte sa création, sa Galatée, dont il est tombé amoureux.

écriture de Serge Gainsbourg