Eh oui, ils furent bien croqués ces masques jeudi 19 février !
Merci à Emma, Tatis, Esteban, Manolo, Séverine, Nicole, Carmen, Boris et Vincent, pour leur belle participation !
Les croquis, qu’ils ont bien voulu nous confier, sont ici :
Pour ceux qui ont loupé les épisodes précédents, vous avez l’occasion de vous rattraper vendredi 27 février, à partir de 18h30 à Caylus.
En partenariat avec la Médiathèque de Caylus, Le Tracteur Savant vous propose de venir discuter pendant 1 heure environ autour des masques du Népal.
Entrée libre. Réservation conseillée au 07 82 55 72 27 ou 05 63 24 03 71.
Vous avez été nombreux à vous déplacer vendredi 30 janvier pour écouter Jean-Jacques Rosat, maître de conférences au Collège de France nous parler de George Orwell et de sa relation à la ruralité. La salle était comble ! Un grand merci au conférencier, au public et aux éditions Agone pour cette présentation fort intéressante et suivie de nombreuses questions du public !
En cliquant sur le logo de CFM, vous pouvez accéder à une émission spéciale entièrement réalisée avec des extraits de cette conférence et des échanges qui ont suivi. C’est pas beau, ça ?
A la manière des Urban sketchers (pratique du dessin in situ), venez dessiner les masques exposés dans la librairie. Venez avec votre matériel et retrouvez des amateurs du dessin. Partagez conseils et coups de crayon. Pendant ce temps, la librairie vous offre le thé…
Lieu : Librairie Le Tracteur Savant
Gratuit
Rencontre le vendredi 30 janvier, de 18h à 19h30, Salle du Prieur, Mairie de Saint-Antonin-Noble-Val, entrée libre.
Conférence de Jean-Jacques Rosat, maître de conférences au Collège de France, spécialiste de George Orwell, suivie d’un débat.
A l’issue de la rencontre, un petit verre de l’amitié sera offert par Le Tracteur Savant !
George Orwell, Une vie en lettres. Correspondance (1903-1950)
Traduit de l’anglais par Bernard Hœpffner
Préface de Marie Hermann et Jean-Jacques Rosat
Agone, 2014
Où George Orwell a-t-il écrit Le quai de Wigan (son livre-reportage sur la classe ouvrière anglaise) et Hommage à la Catalogne (son livre-témoignage sur ses six mois de Guerre d’Espagne dans une milice révolutionnaire anti-franquiste) ? Dans le vieux cottage-épicerie sans confort d’un petit village isolé de la campagne anglaise, Wallington, où il s’est installé avec sa femme sitôt marié ; ils y élèvent des poules, des oies, une chèvre. Où a-t-il écrit 1984 ? Dans une ferme face à la mer, tout au bout de l’île de Jura, dans les Hébrides en Écosse ; il s’y est installé avec son fils de deux ans, après la mort de sa femme ; le premier voisin est à près de trois kilomètres, le téléphone et le magasin le plus proches, à plus de trente ; il plante, il sème, il pêche, il chasse ; il a quelques animaux : des vaches, un cochon, bientôt un cheval de trait.
N’en déplaise à ceux qui, dans le sillage de Jean-Claude Michéa, veulent voir dans ces choix de vie un trait de conservatisme ou, comme Jean-Pierre Martin, la marque d’une fuite hors de l’Histoire, cet enracinement dans la nature et dans la vie rurale n’est pas séparable chez Orwell de sa radicalité politique et du socialisme de l’homme ordinaire qui est le sien. Il ne partage ni l’idéalisation mensongère du monde pré-industriel où s’enferment les nostalgiques du passé, ni l’engouement fasciné pour la technique et la modernité dont se grisent certaines avant-gardes esthétiques et politiques. « J’ai en moi, écrit-il en 1936 à Henry Miller, une sorte d’attitude terre à terre solidement ancrée qui fait que je me sens mal à l’aise dès que je quitte ce monde ordinaire où l’herbe est verte, la pierre dure, etc. » Ce choix d’une vie libre et concrète est solidaire de son combat contre toutes les formes de domination qui désarment l’individu en le coupant de ses propres expériences, contre l’embrigadement et le contrôle des esprits, contre les manipulateurs du langage et de l’histoire.
La solidarité entre sa vie quotidienne, son combat politique et ses activités d’écrivain n’apparaît nulle part aussi bien que dans sa correspondance. En donnant à lire 269 lettres d’Orwell et 34 de son entourage, Une vie en lettres dessine sa vie, de l’internat de son enfance à l’hôpital où il est mort, en passant par Wigan et Wallington, l’Espagne et le Maroc, Londres et les Hébrides. S’y mêlent amitiés fidèles, amours pudiques, relations de travail, réflexions politiques lucides et grand sens de l’autodérision.
J.-J. Rosat
Jean-Jacques Rosat est maître de conférences au Collège de France (Paris), où il est principalement le collaborateur et l’éditeur du philosophe Jacques Bouveresse, avec qui il a publié un livre d’entretiens : Le philosophe et le réel [1998]. Depuis 2000, il dirige la collection ‘Banc d’essais’, aux éditions Agone (Marseille). Il y a fait paraître trois livres d’Orwell (À ma guise [2008] ; Écrits politique [2010] ; Une vie en lettres [2014]), deux ouvrages sur lui (John Newsinger, La politique selon Orwell [2006] ; James Conant, Orwell ou le pouvoir de la vérité [2012]), et il a co-dirigé un numéro de revue (« Orwell entre littérature et politique », Agone, no°45 [2011]). Il a lui-même écrit sur Orwell une dizaine d’articles et conférences qui sont réunis dans Chroniques orwelliennes (Publications du Collège de France, 2013 http://books.openedition.org/cdf/2067 ).
Editions Agone : http://agone.org/bancdessais/unevieenlettres