Apéro-dédicace avec Emma Sanz-Delzars le 9 septembre à 18h30

Paroles d’avant l’oubli

La retirada. Une famille dans l’exode des républicains espagnols en 1938 et 1939

Couv. PAROLES

Le putsch des militaires contre la République, les 17 et 18 juillet 1936, déclenche la guerre civile espagnole entre nationalistes et républicains. Cette guerre meurtrière aboutira, le 1er avril 1939, à la dictature du général Franco, dictature qui durera 36 ans.

Cette longue nuit espagnole, l’Histoire nous l’a apprise. Mais que savons-nous de cette retraite, la « Retirada », de milliers de familles républicaines vers la France, exode qui donnera naissance aux premiers camps de concentration en Europe ? Grâce au témoignage d’Emma Sanz-Delzars, le lecteur accompagne cette famille dans la souffrance de l’exil, ayant tout perdu, sauf la vie. Elle restera, digne et fière, dans le camp de ceux qui ont lutté pour la liberté et la démocratie, avec au cœur une volonté farouche, une pulsion de vie pour se reconstruire et aboutir à un enracinement réussi de ses enfants en France.

L’auteure : Emma Sanz-Delzars (Saint-Antonin-Noble-Val)

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Fille et petite-fille de paysans aragonais chassés de leur village et de leurs terres par le franquisme, Emma Sanz-Delzars est enseignante à la retraite. Née, par accident de l’Histoire, comme elle le dit, à Montauban en juillet 1938, elle est une des dernières à pouvoir parler du drame des républicains espagnols dans leur lutte pour survivre à la guerre civile, à l’exode et à la guerre mondiale. Dans «Paroles d’avant l’oubli», elle nous fait également découvrir le chemin de la reconstruction et de l’intégration. Elle souhaitait ainsi rendre hommage à ceux auxquels elle dit tout devoir : la volonté de ses parents et l’école publique française.

Extrait de La Dépêche du Midi du 18/07/16

Il y a 80 ans, le général Franco tentait un coup d’État militaire, plongeant l’Espagne dans l’horreur d’une guerre civile. Emma Sans-Delzars, fille et petite-fille de paysans aragonais qui ont survécu à la guerre civile, à l’exode appelé la Retirada, à la deuxième guerre mondiale et à l’exil, a pris la plume pour évoquer «cette blessure qui ne cicatrise jamais».
«Ils ont traversé les Pyrénées dans la neige, par le port de Vénasque, au mois de mars 1938. Je suis née à Montauban, par accident de l’Histoire, explique l’auteure aujourd’hui installée à Saint-Antonin. C’est là, le 1er avril 1938 que ma mère a été accueillie avec les siens, trois mois avant ma naissance.» Son père continuera la lutte jusqu’en février 1939, sur les fronts d’Aragon, puis sur le Sègre et le Noguera Pallaresa. Il entrera en France par Bourg-Madame. Il sera aussitôt interné au camp de concentration du Vernet d’Ariège, le plus dur de tous, dont l’écrivain Arthur Koestler dira que les conditions y étaient pires que dans les camps allemands. Son grand-père, lui, passera par Le Perthus, après la chute de Barcelone le 26 janvier 1939. Il connaîtra les camps d’Argelès sur mer, Bram et Septfonds. Raflé par la police de Vichy, il sera livré aux Allemands, envoyé à Cherbourg pour y construire la base sous marine, élément défensif important du Mur de l’Atlantique.

«Mon père poursuivra le combat contre le nazisme dans les maquis du Lot et Garonne et du sud de la Dordogne au sein du bataillon Bertrand, puis à la Pointe de Grave, avec le bataillon Libertad, une des composantes de la Brigade Carnot. Ils libéreront la forteresse de la Pointe de Grave et Royan avec l’aide des chars de la 2e DB du général Leclerc, de l’aviation américaine et canadienne et le soutien de la Marine française.» La guerre finie, à Montauban et dans les communes de l’Honor de Cos et de Lamothe- Capdeville, sa famille tentera de reconstruire une nouvelle vie dans ce pays qui deviendra le sien.

«Dans certaines familles on n’a jamais parlé parce qu’il fallait s’intégrer à tout prix et tourner la page, explique l’auteur. Notre démarche a été différente. Nous avons toujours vécu avec deux langues et deux cultures. C’est ainsi que nous nous sommes construits, tels que nous sommes.»

“Paroles d’avant l’oubli” par Emma Sanz-Delzars, éditions Parole, 19€  logoparole

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